"La Belle et la Belle" : Moi, en pas mieux

de Sophie Fillières (Fr., 1h35) avec Sandrine Kiberlain, Agathe Bonitzer, Melvil Poupaud…


Quand Margaux, 20 ans, rencontre Margaux, 45 ans… Chacune est l'autre à un âge différent de la vie. La surprise passée, l'aînée paumée tente de guider la cadette en l'empêchant de commettre les mêmes erreurs qu'elle. Mais qui va corriger l'existence de qui ?

À l'instar de nombreux “films du milieu” tels que Camille redouble, ou Aïe de la même Sophie Fillière, il flotte dans La Belle et la Belle comme une tentation du fantastique — mais un fantastique un brin bourgeois, qui ne voudrait pas (trop) y toucher ; admettant sagement les faits disruptifs et restant à plat, en surface, sans déranger le moindre objet. Un effet de style ? Plutôt l'incapacité à créer une ambiance par la mise en scène, puisqu'ici tout se vaut. Vous qui entrez dans ce film, ne redoutez pas les atmosphères à la Ruiz, de Oliveira ou des Larrieu ; ne redoutez rien, d'ailleurs, si ne ce n'est le mol écoulement du temps.

On a coutume de qualifier ces comédies d'auteur redondantes tournées dans des catalogues Ikéa à poutres apparentes et des TGV de “fantaisies“… en oubliant que ce mot à pour étymologie “imagination” — épice faisant en l'occurrence cruellement défaut à ce scénario poussif se demandant à chaque instant s'il va enfin lui arriver quelque chose. Nous, on a renoncé. 


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