Planétarium : 25 ans dans les étoiles

Depuis 1993, Saint-Étienne a la tête dans les étoiles grâce à son planétarium, outil de découverte magique, doté de technologies de pointe dont un système pleine voûte 3D inédit. Fêtant ses 25 ans en 2018, la coupole stéphanoise continue de faire rêver petits et grands.


En 1993, date de la sortie de Terre de son planétarium, Saint-Étienne fait son apparition sur la carte astronomique mondiale. Véritable prouesse de culture scientifique, cette création propose des projections vidéo immersive et un simulateur temps réel de l'Univers qui en font un des planétariums les plus à la pointe dans l'Hexagone mais également à travers le monde. Présenté publiquement pour la première fois en mars 1987 par le Centre Municipal d'Action Culturelle (CEMAC), le projet de planétarium stéphanois a été intégré dans un lieu historiquement chargé, l'Espace Fauriel, où est engagée la requalification du site industriel Manufrance. Ce choix d'implantation confère à cette installation une portée symbolique forte dans la ville, tout en étant à la croisée de plusieurs savoir-faire locaux. « Le planétarium de Saint-Étienne est un produit culturel issu des possibilités de plusieurs PME locales, détaille Philippe Huyard premier directeur du planétairum. Cette entreprise conjointe a été parsemée de difficultés, mais a finalement permis de créer une technologie de pointe et entièrement ligérienne. Une démarche qui a été couronnée de succès. » La preuve aujourd'hui avec RSA Cosmos, société issue du groupement initial d'entreprises ayant travaillé sur le simulateur astronomique SN88 (qui a équipé la salle stéphanoise à sa création). Elle est aujourd'hui entièrement dédiée à la création de  planétariums et carbure à l'export face à de féroces concurrents notamment Américains, Allemands ou Japonais. Elle vient d'ailleurs de signer l'installation de sa technologie à Monastir et en Inde, tout en ayant également réalisé la rénovation du planétarium de la Cité des sciences de la Villette à Paris...

Un poste de commande à plus de 1 000 boutons

Au Planétarium de Saint-Étienne, les possibilités sont quasi-infinies dans la découverte ludique et scientifique. Installé dans un fauteuil placé sous l'écran hémisphérique de 220 m², le spectateur peut s'évader par le biais d'un spectacle complet comprenant un film immersif en images de synthèse (parfois en 3D) puis une présentation animée par un médiateur scientifique. Mais ca n'a pas toujours été comme ça. « La technologie du Planétarium de Saint-Étienne a considérablement évolué depuis ses débuts, explique Philippe Huyard. Au début, c'était de la robotique. C'était innovant car ce n'était pas de la mécanique avec des engrenages mais la mise en place de systèmes asservis qui permettaient en 20 millisecondes de placer le ciel à n'importe quelle date et n'importe où sur la Terre. Mais cela restait limité par l'image qui était encore sur des diapos. Après, nous sommes passés à la vidéo pleine voûte avec 6 vidéo-projecteurs. Assez récemment, nous sommes passés à 12 vidéo-projecteurs avec la technologie 3D, ce qui était une première en France. Le simulateur astronomique permet aussi de créer des animations spectaculaires. Le pupitre de commande de la salle possède plus de 1 000 boutons... Ce chiffre laisse entrevoir les possibilités que comporte ce système. » Mais toute cette technique n'est pas là pour étaler un élitisme scientifique. Bien au contraire. L'idée du Planétarium et de ses équipes est de rendre accessible à tous un savoir. « Notre objectif est d'être pointu dans la vulgarisation et dans la présentation, abonde M. Huyard. La construction de nos animations utilise la puissance de l'outil informatique que nous possédons afin de rendre palpable des notions des plus simples aux plus complexes. »

Un avenir tourné vers l'innovation

Si l'institution stéphanoise fait rêver les astronomes en herbe depuis 25 ans désormais, son avenir n'est pourtant pas tout tracé et assuré. Chaque nouvelle production lancée (10 films sont sortis depuis 2003 dont 4 en 3D) est ainsi proposée à l'exportation afin de « couvrir ses frais de productions ». Une centaine de planétariums à travers le monde, ont un film au moins réalisé par les équipes stéphanoises dans leur répertoire. Cette spécificité ligérienne permet à l'équipement de conserver une longueur d'avance et d'imaginer des animations originales. L'innovation est au cœur de la stratégie de l'établissement. « Nous travaillons sur une autre forme de spectacle plus interactive, explique M. Huyard. Un de nos médiateurs scientifiques a pensé à une séance en forme d' « escape game » où les enfants devront résoudre des énigmes pour avancer dans le parcours scientifique. Le but est que les gens se disent quand ils viennent au planétarium, qu'ils vont trouver quelque chose qu'ils n'auraient pas ailleurs... » En attendant la première de ces séances inédites en France, l'équipe prépare la programmation de son anniversaire qui se déroulera à partir du 16 avril avec des projections spéciales, une expo, une conférence de l'astrophysicienne Cécile Ferrari ou encore des après-midi jeux de pistes astronomiques... Mais également la sortie de Lucia, dernière née de ses productions qui apparaît comme la suite du très beau Polaris.


Programme des 25 ans du Planétarium :


Chiffres repères :


Lucia, la nouvelle comète du Planétarium

Dernière production des équipes du planétarium de Saint-Étienne, Lucia remet en scène les héros de Polaris, James, le manchot voyageur du pôle Sud et Vladimir, un ours plutôt sympa venu du pôle Nord. Ces deux apprentis astronomes repartent pour une mission scientifique autour des étoiles filantes et météorites aux côtés de Lucia, une nouvelle amie colibri qui les aidera dans leur recherche. Comme pour Polaris, des questions scientifiques fondamentales telles que l'origine des astéroïdes sont abordées avec humour et pédagogie. Cela permet à toutes et tous de s'immerger facilement et de manière ludique dans des problématiques scientifiques qui peuvent paraître de prime abord très lointaines. Accessible ès 7 ans, cette nouvelle production 3D "made in Sainté" envoie les spectateurs au contact de ces mystérieux cailloux qui tombent sur Terre : les météorites.


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