Bertrand Chargros, de boulanger à programmateur musical

Avant de devenir programmateur de la salle de concerts stéphanoise Le Clapier,  Bertrand Chargros a suivi un parcours un peu atypique. Rencontre avec cet ex-boulanger qui fait vibrer les enceintes de l'ancienne gare de l'Ouest stéphanois.

 


Comment en êtes-vous arrivé à devenir le programmateur de la salle du Clapier ?
Auparavant, j'étais boulanger. Mais j'organise depuis plusieurs années des concerts via l'association Free-Mômes. Il y a dix ans, j'ai rencontré Yohann Fournier, dirigeant du Clapier, et qui nous fournissait l'ensemble des bières pour nos concerts.

Qu'est-ce que Free-Mômes ?
C'est une association d'Aurec-sur-Loire, créée en 2004. Nous voulions mettre en place des concerts à but humanitaire en plus de nos activités professionnelles. Avec les anciens membres de Shaman Tribu, qui étaient là-bas, nous avons monté ce magnifique projet. Nous avons fait notre premier concert au Hall C du Parc Expo.

La programmation de Free-Mômes est plutôt orientée reggae-dub, chanson française...
Nous avons fait un peu de tout. Chanson française, reggae-dub, électro, du metal avec Lofofora... L'association existe encore et continue son parcours. Nous organisons encore des concerts comme récemment avec Les Ogres de Barback à la Forge au Chambon-Feugerolles ou Les Naufragés en mars dernier à la MJC d'Aurec-sur-Loire. Les concerts viennent en soutien de différentes causes locales ou nationales.

Boulanger et programmateur de concerts. C'est assez insolite...
J'ai très tôt voulu être boulanger. Dès mes 14 ans, j'ai travaillé dans ce secteur. C'est en arrivant à Aurec en 1994 que j'ai rencontré plusieurs personnes qui organisaient des concerts. C'est à ce moment-là que j'ai pris cette passion.

Vous possédiez votre boulangerie à Saint-Étienne ?
J'ai été pendant 10 ans boulanger au Fournil de Livanaë rue Louis Braille à Saint-Étienne. J'ai arrêté en 2017 et je gère désormais la programmation et la communication du Clapier. Lorsque j'étais boulanger, mon implication dans l'organisation de concerts était en parallèle. J'avais une amplitude horaire assez large, mais je fermais le dimanche la boutique. Il m'arrivait souvent d'envoyer des mails très tôt le matin. (rires) Yohann savait que j'allais fermer la boulangerie et il m'a proposé de devenir programmateur. Nous nous connaissons depuis dix ans. Je n'ai pas hésité une seconde et nous avons commencé le 1er décembre.

Quelle orientation souhaitez-vous mettre en place au Clapier ?
L'idée est de créer des liens entre les associations déjà actives au Clapier et de développer les liens avec d'autres. Le lieu se prête également à la location. Concernant la programmation, c'est assez varié. Nous sommes ouverts à tout. L'orientation est en général sur le côté festif. Nous avons également des « hors les murs » comme à Aurec ou au Chambon-Feugerolles.

Comment fonctionne le travail de programmateur ?
Lorsque l'on a envie de faire venir un artiste, le premier contact se fait avec son booker ou son tourneur et l'on voit les disponibilités de l'artiste. On discute également le cachet et la faisabilité du projet. J'essaie de m'y prendre très tôt. En général, tout est calé six mois avant. Mais cela dépend de chaque situation.


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