Ça pulse pour la promo 28

Le spectacle de sortie des élèves de la Comédie, écrit par Pauline Sales et mis en scène par Arnaud Meunier, raconte l'histoire d'une bande d'ados à dix ans d'intervalle. Dans une atmosphère de légèreté estivale, le destin de ces jeunes adultes bascule dans une gravité dictée par un événement imprévu.


Une bonne fée s'est penchée sur le berceau de la promo 28 de l'école de la Comédie de Saint-Étienne en leur offrant comme marraine Pauline Sales, co-directrice depuis 2009 du Préau (centre dramatique national de Normandie-Vire). Pour leur spectacle de fin d'études, les dix jeunes comédiens (dont six filles) ont eu droit à un texte sur-mesure de la plume incisive de cette talentueuse dramaturge qui dissèque avec minutie, mais non sans humour, les états d'âmes de ses contemporains.

« Pas une pièce pour ados à l'américaine »

Il y a trois ans, le public de la Comédie de Saint-Étienne avait découvert son art du dialogue  dans le truculent feuilleton théâtral Docteur Camiski ou l'esprit du sexe, et les fidèles auront eu l'occasion d'apprécier à nouveau sa plume désopilante cette saison lors de l'excellente pièce J'ai bien fait ?. Cette fois-ci, exit les tribulations d'un sexologue tourmenté et la crise existentielle d'une quadra bobo, c'est sur un tout autre registre que l'institution théâtrale stéphanoise e a convoqué le talent de Pauline Sales : une histoire d'ados pour des ados, programmée d'ailleurs au festival d'Ados de Vire qui s'est tenu fin mai. Nous sommes en août 2018, dix jeunes gens d'horizons divers se retrouvent dans un petit village normand de 300 habitants. Une petite fille est sauvée d'un accident de la route par une de ces dix personnes. « Cet incident va les amener à se questionner sur la notion de courage », raconte Arnaud Meunier, qui met en scène le spectacle de cette promo décidément privilégiée. Dix ans après, on les retrouve. Dix ans de début de vie en autonomie. C'est l'heure d'être convoqué par l'adolescent que vous n'êtes plus vraiment et qui vous demande des comptes. « Ça n'a rien d'une pièce pour ados à l'américaine », prévient le directeur de la Comédie. On n'a pas de mal à le croire tant l'écriture de Pauline Sales fait habituellement peu de place à la mièvrerie que l'on prête à cet âge ingrat.

66 pulsations par minute, du 19 au 22 juin, à La Comédie de Saint-Étienne


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Jean-Pierre Améris : « Il faut rire de ses petites névroses »