"Jericó, le vol infini des jours" : Murmures de Jericó


Dans les hauteurs de Colombie, Jericó. Un village en pleine nature aux façades éclatantes et bariolées ; une enclave heureuse près du ciel, où la religion et la tradition ont eu — et ont encore — un certain poids. Et où des femmes se racontent sans fard.

Superbement filmé et bercé par des musiques du cru semblant échappées de 78t joués au bar d'hôtels antipodaux au charme rococo, Jericó est composé d'une succession de récits de vie racontés à la première personne ; ceux de ces dames qui nous accueillent dans leur logis pour assembler ensemble ce portrait groupé. Par sa juxtaposition de destins heureux ou contrariés, mais surtout par son éclectisme apaisé, il ressemble autant aux devantures bigarrées du villages qu'à ces quilts que l'une des témoins coud sans répit.

Parlant de leur amours perdues avec le temps comme de celles auxquelles elles ont dû renoncer à cause de leur couleur de peau, de la pression familiale ou de l'Église ; mais aussi de leur réussite comme enseignante, commerçante, elles dégagent une sérénité réconfortante inspirant, sans doute, à Jericó sa stabilité aérienne : ce n'est certainement pas par hasard qu'on y donne un rendez-vous du cerf-volant…

de Catalina Mesa (Fr.-Col., 1h17)

 


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