"Les Affamés" : Si jeunesse pouvait !

de Léa Frédeval (Fr., 1h35) avec Louane Emera, François Deblock, Nina Melo…


Pauv' Zoé ! À 21 ans, elle cumule étude, stage et p'tit boulot et désespère d'obtenir un job à responsabilités digne de ses compétences. La faute aux méchants z'adultes verrouillant la société. Avec ses colocataires, elle tente de fédérer sa génération pour pouvoir en croquer à son tour…

« Il faut toujours viser la lune car même en cas d'échec on atterrit dans les étoiles ». N'en déplaise à Oscar Wilde, on peut aussi s'écraser tristement, comme une bouse. C'est un peu ce que l'on se dit devant ce premier long métrage de Léa Frédeval hallucinant de candeur — le degré 1 (celui qu'on retient ?) de l'engagement politico-citoyen. 

Reposant sur argument de classe de 4e et cousu de gags éventés vus dans tous les films de colocs, Les Affamés donnent de la jeunesse contemporaine une image nunuche d'elle-même, fantasmant son Mai-68 en carton, mais incapable de militantisme dans la durée, de se fondre dans un collectif (l'individualisme est trop puissant) et surtout de tenir un discours cohérent — il manque quelques notions de dialectique. Ajoutons une direction d'acteur calamiteuse qui mène Louane Emera sur les sentiers de la perdition : elle est ici si catastrophique de fausseté geignarde qu'on la prierait bien de rendre son César. On objectera que c'est un affreux géronte qui a rédigé cette critique, et que forcément, il a cher le seum paske le film il est trop frais. Admettons. Mais que les mineur·e·s cœur de cible se rassurent, leur tour viendra : « les jeunes d'aujourd'hui sont les vieux de demain »


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