Belle de Nuits

Le festival lyonnais a sorti, comme chaque année, les gros noms à foison. Voici une (courte) sélection de concerts qui vont rythmer le mois de juillet chez nos voisins.


Belle & Sebastian

Si vous avez eu entre 20 et 30 ans au milieu des années 90, pratiquez la religion de la pop inventive et du rock indé anglo-saxon, et êtes un tant soit peu casanier, alors il se peut que l'annonce de la venue de Belle & Sebastian à Fourvière vous ait fait comme un petit frisson dans l'échine. Et pour cause, la troupe d'âmes sensibles de l'esthète Stuart Murdoch n'avait jamais jusque-là fait de détour par Lyon et il est probable que vous ne les ayez jamais vus en concert. Comme un ancien amour, il faut admettre que la bande à Murdoch ne nous fait aujourd'hui plus le même effet qu'au premier regard. Mais il suffit qu'il refasse signe après toutes ces années et passe en ville, pour que l'étincelle renaisse et que l'on accoure à nouveau. Peut-être parce que c'est précisément à ce genre de sentiment que s'adresse la musique de Belle & Sebastian. Celle d'un frisson qui ne demande qu'à ressurgir.

Au Théâtre Antique de Fourvière le mercredi 18 Juillet


Jack White

S'il faut dire la vérité aux gens qu'on aime, n'y allons pas par quatre chemins : le dernier album de Jack White,  Boarding House Reach, n'était ni fait ni à faire. Car s'il ne manquait pas d'ambition, à ce collage d'inspirations et d'effets plutôt mal branlé et en rupture avec le style direct du gars White, il manquait l'essentiel : des chansons, étouffées sous un concept trop envahissant. Rien ici qui ne fasse taper du pied ou ne perfore durablement et positivement le cerveau à coups de riffs rutilants. Mais Jack White reste Jack White et son CV parle pour lui : White Stripes, Raconteurs, Dead Weathers, son admirable label, Third Man Records, et deux premiers albums déflagrants, eux. Surtout, surtout, une capacité hors du commun à transformer le plomb fondu de son country-rock-blues-punk en or live. Et à dégainer les tubes qu'il a en magasin plutôt que des créatures de laboratoire.

Au Théâtre Antique de Fourvière le dimanche 8 juillet


Benjamin Biolay

Entre Hubert Mounier et Benjamin Biolay, ce fut une longue histoire. Le premier fut le mentor du second dont il était l'idole et qui produisit son magnifique Grand Huit et collabora à son dernier disque,  La Maison de Pains d'Epices. Dans la BD qui accompagnait le disque (car Mounier était aussi dessinateur), il évoquait pas mal cette drôle d'amitié ; dans les interviews qui s'ensuivirent aussi. Lorsque Mounier décéda en 2016 à l'âge de 53 ans, Biolay lui rendit un vibrant hommage en reprenant quatre de ses chansons. Deux ans plus tard, Biolay revient cette fois à Fourvière avec un spectacle complet tout entier dédié à l'œuvre de cette incontournable figure de la scène lyonnaise, qui le verra reprendre,  Mobilis in Mobile, l'album culte de L'Affaire Louis Trio. Un disque qui démontra que derrière l'univers BD et le personnage de Cleet Boris développé par Mounier se tenait un groupe inspiré et un compositeur figurant une sorte d'Andy Partridge (XTC) à la française, fantaisiste pop à la rigueur polie.

Au Théâtre Antique de Fourvière le jeudi 19 juillet


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