Toute la Bobée du monde


Peer Gynt a la vingtaine, Peer Gynt est roublard, Peer Gynt est menteur, Peer Gynt fanfaronne. Peer Gynt est un sale gosse qui obtient la promesse de la main d'une fille, mais préfère en enlever une autre avant de la violer et de l'abandonner. Peer Gynt est un égoïste, qui fuit son village à la recherche d'un idéal oisif. Vagabond dévoré par l'orgueil et l'ambition, cet anti-héros défie le monde mais rate tout ce qu'il entreprend. Dans cette farce à la fois douce et amère, on assiste à la chute puis à la rédemption d'un homme, en quête de lui-même. En version David Bobée, Peer Gynt dure près de quatre heures et son protagoniste éponyme, campé par un Radouan Leflahi lumineux, vogue d'univers en univers, de celui des trolls à celui des traders de "La City", en passant par le désert ou un asile d'aliénés. Bobée révèle le potentiel poétique de cette pièce d'Ibsen, en même temps qu'il nous renvoie à l'égoïsme des hommes et à la vanité de notre monde. Des scènes-symboles pour une pièce-miroir.

Peer Gynt, du 28 au 30 novembre à La Comédie de Saint-Étienne


<< article précédent
Maréchal, la-voilà