Soirée coquine avec Erotic Market

Erotic Market est de retour avec "Queendoms", album voguant vers le r&b, diablement sexy et drivé par Rosemary Martins, chanteuse désormais solitaire.


Seule. Solo aux commandes,  Rosemary Martins (de son vrai nom Marine Pellegrini) a laissé son binôme Lucas Garnier s'échapper vers d'autres cieux pour piloter à sa guise le vaisseau Erotic Market qui, forcément, prend la tangente. Oh ! il y a toujours ces beats électroniques qui structurent l'édifice, mais ils ont pris un sacré coup de groove. Ce qui disparaît nettement, balayé, c'est l'influence rock : bonjour le r&b sauvage et sexy, ambiance Missy Elliott voire Kaytranada, porté par un timbre se rapprochant souvent de Santigold. Les textes de ce nouvel opus baptisé Queendoms sont à l'avenant, questionnant la femme et sa place aujourd'hui ou encore une société pervertie par l'ego, soutenus par un flow capable de muter, alternant scansions rappées ou parties chantées, plus mélodiques et plus coquines, aussi. Erotic Market nouvelle mouture ? Plus sexy, finalement, moins frontalement cul. 

Mais pas si solo, en fait. Plus collectif, même : Rosemary Martins s'est entourée de deux beatmakers pour l'épauler, pour partager, utilisant les recettes du hip-hop, fuyant l'aspect "groupe" du rock'n'roll. Une DJ et productrice venue du breakbeat et orfèvre de la bass music, déjà : Flore, qui sévit avec l'efficace Bow Down, le morceau d'ouverture. Et Bonetrips, autre membre de cette grande famille lyonnaise, ancien des Gourmets et également membre de Mutant Ninja (le label sur lequel sort Queendoms), que l'on déniche derrière d'autres artistes du label comme Liqid, a aussi répondu présent. Enfin,  Nicolas Taite, par ailleurs batteur du groupe, en est l'arrangeur. Rosemary gardant la main ferme sur l'ensemble, qui se révèle calorifère : à tester in vivo.

Erotic Market, samedi 10 novembre au Pax


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