"Les Animaux fantastiques : Les Crimes de Grindelwald" : Bien cuites, les baguettes

de David Yates (G.-B.-É.-U., 2h14) avec Eddie Redmayne, Katherine Waterston, Dan Fogler…


1927. Le sournois Grindelwald s'évade durant son transfert, affolant toutes les polices magiques du globe. Dumbledore expédie en secret Norbert Dragonneau sur ses traces, à Paris. Mais le collectionneur d'animaux fantastiques étant assigné à territoire britannique, il lui faut donc ruser…

Désormais recyclée scénariste et productrice de ce cycle spin-off de Harry Potter, J. K. Rowling ne risque-t-elle pas, à force de tirer sur sa corde, de griller son aura auprès de ses plus fidèles fanatiques ? Oh, l'autrice dispose d'un confortable capital sympathie, et beaucoup de dragées surprises de Bertie Crochue seront avalées avant que ses émules ne commencent à douter de son infaillibilité, à renoncer à leur vénération pour ce gourou au sourire si doux. 

Prendre un tant soit peu de recul permet pourtant de constater la platitude paresseuse de cet épisode, qui pourrait tenir en deux formules de première année à Poudlard : Dillutio salsa (on rallonge la sauce) et Revelatio caudalix (on balance un vieux cliffhanger à la fin, histoire d'inciter à venir voir le prochain volet). Bien sûr, ce néo-pentateuque contient quelques friandises pour les fans destinées à le raccorder à la saga originelle, plus deux-trois dragons ; joue de son inscription historique pour évoquer à mi-mot le Titanic ou tracer des parallèles un peu osés (et tonitruant) entre l'avénement du nazisme et celui de Grindelwald… Ça fait surtout fourre-tout, prétexte touristique (“ah, Paris le ville-loumiâre“) et terrain de jeu pour Redmayne l'écarquillé et Depp-le-méchant-qui-fait-bien-comprendre-qu'il-est-un-vilain. Dispensable.

 


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