Pas de nom mais du bon son

Le N.N.Y. Fest. n'a toujours pas de nom (N.N.Y. signifie No Name Yet) mais propose une affiche indé de haut vol avec notamment Zëro, Mars Red Sky ou encore Phoenician Drive.


Avec la même volonté de fer, le N.N.Y. Fest. remet le couvert en ce début de mois de décembre. Avec toujours un large panel de ce que propose la scène rock indé (du stoner au black metal en passant par le noise ou le folk-expérimental), ce festival entièrement auto-financé tient par l'engagement d'une équipe de passionnés mais également par l'investissement des artistes présentés. « Les artistes comprennent que l'on fait de notre mieux et ils jouent le jeu » explique FX Lemaître, un des initiateurs de l'événement. Mais qui dit concessions sur les conditions d'organisation, ne signifie pas programmation ou concerts au rabais en matière de qualité. L'esprit Do It Yourself revendiqué par ce festival est, au contraire, un gage de tenue et garantit la venue de groupes qui ont l'intention de tout donner dans les salles atypiques que sont le Gran Lux, la Gueule Noire et Ursa Minor. Et cette année, la liste est belle mêlant du local à l'international. 

Cultes Zëro

Parmi les noms qui font la programmation du N.N.Y. Fest #3, le premier qui saute aux yeux, c'est Zëro. Groupe lyonnais aussi culte que rare, le désormais trio a sorti un très efficace nouvel album en avril 2018 : Ain't That Mayhem ? Eric Aldéa et Franck Laurino, accompagnés par Ivan Chiossome, proposent avec ce disque un condensé de leur savoir-faire, drapé d'un univers musicalement très riche. 14 titres qui démontre encore une fois la capacité de ces musiciens à se renouveler et à avancer sans complexe ni reniement. On voit dans ce disque des incursions quasi-pop qui apportent un souffle nouveau à ces pionniers du post-rock à la française qui se font rares en terres stéphanoises. Une belle occasion de les voir sur scène donc. 

Gros cailloux sur Mars

Grosses lignes de basse, rythme hypnotique et guitares criardes et lancinantes juste comme il faut, pas de doute, c'est le stoner ravageur de Mars Red Sky. Le groupe bordelais est devenu l'un des fers de lance de la scène stoner française voire européenne et avouons-le : c'est bien normal. Productions soignées et intensité des concerts élevée ont forgé la réputation du groupe depuis plus de dix ans. Après avoir bouclé une tournée sud-américaine, le groupe propose deux dates françaises en fin d'année, dont celle de Saint-Étienne, avant d'aller s'enfermer en studio.

Belgitude méditerranéenne

Autre style avec Phoenician Drive. Si le groupe est estampillé belge, son rock ne sent pas trop l'odeur de friture mais bien le mélange d'épices venues de tous les pays méditerranéens. Auteurs d'un premier album faisant belle figure, le groupe évite l'écueil de l'album "pot-pourri" ou l'infâme mélange écoeurant. Non, nous sommes bien là en présence d'une petite pépite rock,  un poil psychédélique et à l'intensité sans relâche comme le démontre le titre Almadraba. Dignes représentants du krautrock actuel vous avez dit ?

Mars Red Sky + Phoenician Drive + Zëro +..., du 4 au 9 décembre pour le N.N.Y Fest. au Gran Lux, Gueule Noire et Ursa Minor à Saint-Étienne, quartier Bellevue


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