Undercover - Une histoire vraie : Un deal est un deal

de Yann Demange (É.-U., 1h51) avec Matthew McConaughey, Richie Merritt, Bel Powley…


1984. Ricky, 14 ans, et son père font un commerce plus ou moins légal d'armes à feu auprès des gangs tenant le marché du crack dans les squats de Detroit. Flairant l'aubaine, le FBI transforme jeune Ricky en dealer pour infiltrer le réseau. Sans lui laisser vraiment le choix…

On ne peut plus explicite et programmatique, le titre français met l'accent sur l'authenticité des faits davantage que sur la figure de Ricky. Pourtant, c'est bien cet ado à moustachette la colonne vertébrale de l'histoire, la mouche sur le hameçon lancé par un FBI avide de faire des grosses prises, mais peu soucieux du devenir de l'appât après coup(s). Mais ne divulgâchons pas la fin…

Si l'on a l'habitude des histoires de gangs et de mafia survitaminées par Scorsese et ses épigones, celle-ci semblera plus calme : Undercover ne superlative rien. C'en est même parfois troublant, puisque les séquences de nouba avec les caïds, les descentes de flics ou certaines scènes de tension familiale semblent sous-dramatisées ; en tout cas moins épileptiquement montées qu'à l'ordinaire. Une façon de fuir la convention, de se rapprocher du réalisme sans doute — la coiffure mulet de McConaughey va dans ce sens — mais qui place chaque élément de l'intrigue au même niveau. Dès lors, c'est à l'interprétation qu'échoit la mission de donner nuances et tension. Heureusement, elle est de qualité et parvient à compenser certaines des zones d'ombres notamment à la suite d'un règlement de compte : en l'occurrence soit il manque un bout dans le récit, soit celui-ci est mal raconté.


<< article précédent
"Maya" : À l’origine