Bach ? Chiche !


Mûri au soleil des éditions précédentes, le projet d'un festival dédié au Cantor aboutit enfin. Quelle fête ! Un rosaire de chefs d'œuvres et de têtes d'affiches ouvre le bal. Emmanuelle Bertrand partagera l'intériorité céleste des Suites pour violoncelle avec un public tout "ouïe", en tandem avec son complice organiste – compositeur : Thierry Escaich. Le duo vaut le Voyage à Leipzig, pardon, Saint-Genest-Lerpt, et rappellera aux anciens un pèlerinage enchanté. Anne-Catherine Vinay, claveciniste d'élite, contribuera elle aussi au rayonnement de son instrument, avec un ouvrage très intimiste du grand Jean-Sébastien. Carnet de notes, expérimentation harmonique, sonore, mélodique, tout a été dit sur ces Variations Goldberg, mystère des infinis. Lorsque Bach envoie à l'Électeur de Saxe sa Missa en 1733 - Kyrie et Gloria, ancêtres de la Messe en si -, avec le secret espoir de fuir la médiocratie municipale de Leipzig, se doute-t-il qu'il bouleverse l'ordre musical mondial ? Question à jamais sans réponse, pour un chef d'œuvre qui requiert de ses interprètes, une résilience esthétique exceptionnelle, des cordes vocales en titane, et l'humilité consubstantielle aux grandes connexions mystiques.

7e Rencontres Musicales en Loire, du 20 janvier au 10 février


<< article précédent
Les Joz remettent le couvert à Sainté