Murs murs


Nous l'avions rencontré à l'automne 2017 pour retracer son parcours personnel avec, en filigrane, l'aventure des éditions Jarjille. Porté par le succès de Love Story à l'iranienne (avec Jane Deuxard), Deloupy était alors en plein bouclage de deux nouveaux albums,  Algériennes (Marabulles) et Pour la peau (Decourt). Depuis, notre fécond illustrateur a notamment participé au quatrième numéro de Pandora, le classieux pavé-magazine des éditions Casterman. En acceptant l'appel du MUR, le dessinateur stéphanois relève le défi de passer des petites cases de la BD au maxi format de cet ancien panneau publicitaire : vingt-quatre mètres carrés de surface à couvrir en mode panoramique, en bas de la rue du Frère Maras. Mais il en faut bien davantage pour effrayer l'auteur des Faussaires. Chaque premier vendredi du mois, c'est un peu la surprise, l'artiste dévoile son collage en direct, avec l'appui logistique des papiers peintres Ella et Pitr, sous le regard imbibé des étudiants abonnés à la terrasse du BXL. Zac Deloupy ouvre ainsi l'année 2019 avec, sur le MUR de janvier, une œuvre réalisée en famille !

Making of

Dans un premier temps il avait envisagé de travailler seul, mais devant l'intérêt que ses grands enfants portent au street-art Deloupy a décidé de les associer dans la conception et surtout dans la réalisation du collage. Il faut dire qu'en plus les vacances de Noël tombaient à pic... « Je leur ai soumis plusieurs idées et nous avons finalement opté pour quelque chose autour de #MeToo, une thématique assez parlante pour les deux ados qu'ils sont ! J'ai alors proposé un crayonné, à l'échelle, avec une composition qui permettait de travailler à trois. Eux aussi ont crayonné une partie du dessin, sur le format final. » L'équipe a travaillé sur le format du mur (soit 8m x 3m) divisé en cinq feuilles assemblées au moment du collage, non sans quelques difficultés puisque le plus grand format sur lequel le dessinateur a eu à plancher jusqu'ici en BD est un format raisin de 60cm x 80cm ! « Nous avons utilisé crayons, pinceaux et peintures, puis quelques marqueurs pour les finitions... Là, aussi, nous avons découvert la difficulté de l'entreprise : la réalisation a pris 3 jours complets, mais c'est une expérience incomparable. » L'œuvre collective est finalement signée Zac Deloupy, Mathis (17 ans) et Maïa (15 ans), avec la complicité d'Aurélien (17 ans), qui est venu les aider une demi-journée.

Zac Deloupy, du 4 janvier au 1er février, sur Le M.U.R. de Saint-Étienne (rue des Frères Maras)


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