Avec "Flux", sa dernière création, Yan Raballand associe, dans une architecture lumineuse, les trajectoires de six projecteurs automatiques qui sculptent l'espace aux mouvements de huit danseurs s'élançant dans un flux continu. Puissant comme la vie.
Depuis la création de sa compagnie Contrepoint, ce jeune chorégraphe poursuit sa recherche autour de l'alchimie entre musicalité, écriture chorégraphique et relation aux interprètes. Dans Flux, les mouvements des danseurs répondent à ceux des projecteurs dans un véritable dialogue entre gestuelle et jeux de lumière particulièrement sophistiqués. Le contrepoint s'inscrivant moins ici entre gestes et musique qu'entre gestes et lumière. Le plateau sombre où seule une douche de lumière éclaire par intermittences une danseuse, toute de noir vêtue, marque la frontière entre ombre et lumière. Entrée dans un tunnel, plongée dans l'obscurité, sortie éblouissante sont autant de variations qui créent une véritable dramaturgie lumineuse.
« Danser, c'est lutter contre tout ce qui retient, tout ce qui enfonce, tout ce qui pèse et alourdit, c'est découvrir avec son corps l'essence, l'âme de la vie » disait Jean-Louis Barrault. Devant le constat sombre et fataliste de l'état du monde, Yan Raballand met au cœur de Flux, le désir d'aller de l'avant, de se projeter dans le mouvement, de poursuivre sa recherche sur le thème de la relation à l'autre, de l'attention aux partenaires. Deux belles envolées sautées réceptionnées à pleins bras sont un exemple de soulèvement des corps qui témoigne de l'espoir d'un élan permettant de repenser et d'enrichir les rapports humains. Yan Raballand, sensible à la voix de Christiane Taubira dans Murmures à la jeunesse, nous donne avec Flux un spectacle où l'on reconnaît son élégance du geste, sa précision d'écriture, sa fluidité mais aussi l'espoir d'un nouvel élan de vie revivifiant.
Flux, vendredi 1er février à 20h au Théâtre du Parc d'Andrézieux-Bouthéon et dimanche 3 février à 17h à L'Échappé de Sorbiers