Cru(el) Pierre-Emmanuel

L'humoriste Pierre-Emmanuel Barré présentera son nouveau spectacle à Saint-Étienne fin janvier. Rencontre avec un type franc du collier, à la ville comme à la scène.


Votre nouveau spectacle s'intitule juste Nouveau spectacle. Un petit coup de flemme ?
C'est vrai que je ne me suis pas trop fait chier sur ce coup ! En fait, très souvent, quand je donne un titre, je finis par le regretter. Là, il n'y a pas de limite si je veux le transformer et le faire évoluer.

Et du coup, ça donne quoi ce Nouveau spectacle ?
C'est de l'actu-bite. Je parle de politique, d'actualité et de bite, dans la même veine que les chroniques que j'ai pu faire sur Inter par exemple. Je modifie la trame du spectacle en fonction de l'actu. J'étais justement en train de lire les confidences de Benalla à Médiapart. Sur ces thématiques, on ne manque jamais de sujets…

Avec l'actualité politique chargée du moment, l'exercice de la chronique ne vous manque-t-il pas un peu ?
Si, ça manque ! C'est d'ailleurs pour ça que je recommence à en faire, sur le Net, ça s'appelle Semaine de merde. Ceci dit, c'est vrai qu'en ce moment, il est assez frustrant de ne pas pouvoir réagir instantanément au climat ambiant. Je crois que j'aurais aimé pouvoir en tacler certains tout de suite, dans l'immédiateté.

Lors de l'élection présidentielle de 2017, vous aviez chroniqué le phénomène de l'abstentionnisme sur Inter, ce qui on s'en souvient, avait conduit à votre démission de la station. L'humoriste qui a fait ça, il pense quoi aujourd'hui, du mouvement des Gilets Jaunes ?
Je les aime bien, les Gilets Jaunes. En même temps, je fais partie des gens qui attendent le chaos, donc tout ce qui peut y participer obtient de fait ma sympathie.

Vous attendez le "Grand soir" un pavé dans la main ?
Je n'ai pas de pavé à la main non, mais c'est vrai que, là-dessus, je suis assez anarchiste. J'aime bien Trump pour ça par exemple.

Ce que je fais périme très vite.

Vous êtes sûr de ce que vous venez de dire? Vous aimez bien Trump ?
Non, en fait ce que j'aime, c'est que sa présence, sa manière de gouverner et d'agir accélèrent selon moi la chute du capitalisme. Et ça, ça me fait plaisir.

Vous avez déclaré à la presse que vous trouviez que l'humour français en général vieillissait mal. Qu'est-ce que vous avez voulu dire ?
C'est vrai oui, et je m'inclus dedans d'ailleurs, puisque je chronique l'actualité. Ce que je fais périme très vite. J'évite de regarder les humoristes de mon enfance, parce que les références ne sont pas les mêmes. Tout évolue, les spectacles n'ont plus du tout le même rythme, et les thématiques ne sont plus abordées de la même manière. Le sketch de Muriel Robin sur le Noir par exemple, ne peut plus avoir de sens aujourd'hui.

Pierre-Emmanuel Barré, Nouveau spectacle, le 31 janvier à 20h30 salle Jeanne-d'Arc


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