Une Biennale pour tous

À travers son programme très fourni, la Biennale design 2019 de Saint-Étienne nous promet de voir, participer et penser avec pour objectif de "proposer à chacun une place à la grande table du monde" selon sa commissaire principale Lisa White. De belles promesses pour l'événement phare de la région stéphanoise qui a, déjà, 20 ans. 


Me You Nous - Créons un terrain d'entente,  voici le thème retenu pour la Biennale internationale design de Saint-Étienne 2019, qui se déroulera du 21 mars au 22 avril. Un fil conducteur qui se veut fédérateur et inclusif pour l'ensemble des acteurs de cet événement incontournable : designers, artistes, chercheurs, entreprises et bien entendu, public invité notamment à participer à de nombreux ateliers cette année. « Par sa thématique, la Biennale va répondre à des interrogations sociétales importantes tout en continuant son rôle de défricheur et en étant tout autant territoriale qu'internationale » assure Gaël Perdriau, maire de Saint-Étienne.

Un arc-en-ciel du design actuel et futur

Avec la ferme volonté d'ouvrir au maximum ses portes à toutes et tous, la Biennale espère attirer envrion 300 000 visiteurs cette année. « Faire du design un objet grand public » voilà l'ambition affichée d'emblée par Thierry Mandon, le tout nouveau directeur de la Cité du design stéphanoise. Pour y parvenir, les 10 000 m² du site Manufacture seront exploités, avec de nombreuses expositions et rencontres. Sous le commissariat principal de la Franco-américaine Lisa White, les propositions ne manquent pas et forment un « véritable arc-en-ciel du design » comme le précise l'intéressée. Elle proposera d'ailleurs l'expo Systems, not Stuff (dans le bâtiment H nord) comprenant notamment Color Spectrum, une installation unique en son genre où le visiteur peut découvrir la palette d'usage des couleurs. Cette exposition proposera à travers les différents espaces proposés (cinq en tout), de s'immerger dans le questionnement de l'action de l'humain sur son environnement à travers les systèmes de production, de fabrication ou de distribution.

Parallèlement, le H nord accueillera également deux projets expérimentaux de l'artiste britannique Alexandra Daisy Ginsberg. Ces travaux, regroupés dans The Past and The Future are Present, traitent du passé et des possibles futurs de la végétation. Tout cela en prenant fatalement en compte notre impact environnemental. 

John Maeda en special guest

Autre tour de force de Lisa White, la venue d'un des pionniers du design numérique : l'Américain John Maeda. Ce dernier aura carte blanche pour présenter son univers dans Design in Tech. Au programme, forcément beaucoup de design computationnel - c'est-à-dire touchant à la conception par ordinateur ou par des dispositifs calculatoires, impliquant donc des datas, des logiciels, du hardware... À noter que le designer américain est en résidence à Saint-Étienne jusqu'à fin mars pour diriger un programme de recherche sur la conception, l'expérimentation et l'analyse de nouvelles voies d'apprentissage de conception par ordinateur avec des demandeurs d'emploi. Compte rendu lors d'une conférence le jeudi 21 mars, en direct depuis Saint-Étienne, où il présentera son rapport Design in Tech 2019

La Chine au coeur de la Biennale

Si les États-Unis seront bien représentés pour la Biennale 2019, la Chine ne sera pas en reste avec une grande exposition baptisée Équi-libre, qui prendra place dans l'aile sud des bâtiments H. Sous le commissariat de Fan Zhe (directeur du Centre d'Art Contemporain Sino-Français), cette proposition reviendra sur le design chinois depuis 1977 jusqu'aux projections futures avec les présentations de quatre villes chinoises du réseau des villes créatives UNESCO design dont Saint-Étienne fait partie. « Ce sera la première fois qu'une exposition de niveau mondial traitera du design chinois » explique Fan Zhe. Encore une exclu stéphanoise donc...

Les étudiants toujours bien présents

Enfin, l'École supérieure d'art et de design de Saint-Étienne, qui était, à travers son directeur Jacques Bonnaval, à l'origine la Biennale,  n'est pas oubliée de la programmation. Avec notamment l'exposition Stefania, une ville recréée de toute pièce et qui vivra au rythme d'un jour = une année, les étudiants auront une bonne place dans l'itinéraire de visite. Une juste proposition qui finira de marquer cette édition de la Biennale qui marque ses 20 ans. Déjà...


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