Alors que la famille coccinelle est sur le point d'hiberner, l'enfant terrible de la famille se retrouve expédié en Guadeloupe. Suivant son instinct paternel, l'héroïne de l'opus précédent s'envole à la rescousse de sa progéniture, bénéficiant au passage de l'aide de la fourmi et de l'araignée…
Il n'est pas donné à tout le monde de se renouveler en préservant ses fondamentaux. C'est pourtant ce qu'ont accompli Thomas Szabo & Hélène Giraud par deux fois, en tirant un long métrage de leur série d'animation d'abord, puis en lui offrant cette suite — on devrait d'ailleurs plutôt parler de “continuité darwinienne“, étant donné qu'il y a évolution et amélioration techniques.
Empruntant la grammaire des documentaires animaliers contemporains qui anthropomorphisent et héroïsent leurs sujets, les cinéastes la décalent d'un cran sur un mode parodico-épique ; un ton hybride (et un contraste) répondant la forme, puisque arthropodes et autres bestiaux conçus en images synthèse sont, rappelons-le, incorporés dans des décors réalisés en prises de vues réelles. En s'inscrivant ici dans le biotope guadeloupéen, les personnages se confrontent également à l'altérité d'une biocénose visuellement exotique… se révélant en définitive similaire à celle de son Mercantour d'origine : les prédateurs sont aussi voraces, les fourmis sociales, les coccinelles à pois et les humains nuisibles.
S'il vise clairement le public familial (comprenez, les enfants tout en intéressant les accompagnateurs adultes), Minuscule 2… triche un peu avec sa règle auto-imposée d'être sans parole. Oh, le dialogue “bourdonné“ au kazoo n'a rien d'articulé, mais il s'avère, sinon intelligible, très parlant…