Le riffs du Neal

Le blues sera prochainement célébré d'une bien belle manière au Château du Rozier, avec un double programme qui combine cinéma documentaire et musique live sous les riffs de l'Américain Neil Black.


Depuis l'invention des Frères Lumières, cinéma et musique ont tissé un lien étroit, l'image et le son se mariant le plus souvent pour le meilleur. Des bandes originales aux documentaires musicaux et autres biopics, en passant par les scopitones puis les clips, le septième art a visiblement toujours su se nourrir de la puissance évocatrice du cinéma. De la même manière, les musiciens ont à leur tour rapidement compris et utilisé la puissance de l'image pour packager leurs compositions dans les médias audiovisuels, quels qu'ils soient. Et lorsque des cinéastes se penchent plus précisément sur l'histoire d'un courant musical, la chose prend alors une tournure encore plus particulière. En matière de blues, on pense bien sûr l'excellente série de sept films produite par Martin Scorsese en 2003, The blues, faisant appel à quelques grands réalisateurs comme Wim Wenders ou Clint Eastwood. Faut-il le rappeler, remonter aux sources du blues c'est aussi retracer le cours de l'Histoire, depuis l'Afrique jusqu'aux USA, celle d'un peuple noir déporté puis exploité, trouvant refuge dans les accords plaintifs d'une musique qui enfantera sans péridurale le jazz et le rock.

Black is back

Avec la même passion pour le blues, trois Stéphanois, Thibaud Degraeuwe, Vincent Hugo et Sébastien Lagrevol créaient en 2015 la société Ti and Bo puis partaient à travers le monde à la rencontre des femmes et des hommes qui font vivre cette musique, tournant ainsi la première série documentaire française du genre,  Born to be a bluesman. Au fil de ses pérégrinations, l'équipe croise notamment la route du chanteur et guitariste texan Neal Black, un des artistes américains les plus importants de la scène blues actuelle. Neal s'initie à la guitare dès l'âge de raison, baignant dans la country music avant de devenir accro à la note bleue. Il se professionnalisera très tôt, accompagnera tout d'abord une foultitude de musiciens pour ensuite monter ses propres formations, des Dogmen à son nouveau combo,  Neal Black & The Healers. Sa voix est à elle seule un voyage le long de la frontière mexico-étatsunienne et sa musique, entre un Texas blues plutôt roots et un heavy rock aux relents de seventies, demeure cependant assez libre. Le Château du Rozier propose de réunir tous ces dingues de blues pour une soirée qui débutera par la projection de quatre épisodes de Born to be a bluesman (au cinéma de Feurs à 20h30), puis se prolongera par un concert de Neal Black et son groupe (à 22h au château).

Neal Black & the Healers + ciné-blues, samedi 2 mars dès 20h30, cinéma de Feurs + Château du Rozier


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