Le Pitch de Dante


Absent des anthologies, Benjamin Godard fait, depuis les années 2010, l'objet d'un "revival",  auquel David Reiland, et quelques autres musiciens français, ne fut pas totalement étranger. Enregistrant deux "symphonies à programme" en 2016, les fils d'actualité se tournèrent tout naturellement vers le "bel inconnu". La "re-création" de son opéra Dante, par le Palazzetto Bru Zane parachève cette réhabilitation. Revisitant la genèse de la Divine Comédie, la bataille entre Guelfes et Gibelins, le Tombeau de Virgile, le songe infernal du poète pour retrouver Béatrice, l'ouvrage aurait pu connaître la postérité des grandes figures du romantisme. Comment justifier l'inique mise au "placard de l'histoire" de l'opéra de Godard ? Dès sa création le 7 mai 1890, l'ouvrage prête le flanc à une critique rarement aussi unanime. Aux antipodes des séides wagnériens, d'une inappétence assumée pour "l'air du temps", le style de Godard est décrit par ses détracteurs, comme « n'étant avant tout, pas de son époque ». Serait-il de la nôtre ?

Dante, du 8 au 12 mars à l'Opéra de Saint-Étienne


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