Amour, miel et poison

Myriam Muller adapte au théâtre "Breaking the Waves", le chef-d'œuvre de Lars von Trier. Une plongée dans les abysses du sentiment amoureux, pour un entrelacement d'émotions.


Une histoire d'amour, avec un grand A. Une histoire d'amour qui ouvre au monde et entraîne sur des chemins jusqu'ici inexplorés. Une histoire d'amour sacrificielle, qui repose sur l'abnégation et le don de soi. Drame passionnel et violent, Breaking the Waves explore le dogmatisme religieux et l'obsession érotique. Avec cette pièce, adaptée du film éponyme signé Lars von Trier, la Luxembourgeoise Myriam Muller s'empare de la vie de Bess, jeune fille un brin simplette « atteinte » d'une grande bonté. Elevée dans une petite communauté religieuse d'Ecosse très pieuse et repliée sur elle-même, cette dernière s'entiche de Jan, brave gars venu d'ailleurs, qui travaille sur une plateforme pétrolière. Malgré le monde qui les sépare et le rigorisme des proches de la jeune femme, on célèbre des épousailles. Le conte de fée sera néanmoins de courte durée.

Jusqu'au sacrifice ultime

Trop vite en effet, un malheureux événement viendra briser ce bonheur naissant. Rendu tétraplégique par un accident survenu alors qu'il est en mer, Jan incite Bess à se livrer à d'autres et à lui conter les moindres détails de ces histoires, prétextant qu'elles peuvent le guérir. En dépit de l'hostilité de sa communauté, la jeune femme plonge alors dans les abîmes de ces relations extraconjugales, de plus en plus déviantes et dangereuses, jusqu'au sacrifice ultime.

Loin des comédies romantiques et du mythe du prince charmant, le film du cinéaste – Grand prix du Jury au festival de Cannes 1996 – parcourt les méandres du sentiment amoureux, de ses plus hauts sommets à ses précipices les plus profonds. Avec sa mise en scène, Myriam Muller met pour sa part l'accent sur la force inouïe que l'héroïne tire de son histoire d'amour et de ses sentiments. La croyance, au-delà du religieux, ne peut-elle pas voir naître des miracles ? Une histoire osée et perverse, qui risque fort de secouer le spectateur.

Breaking the waves, jeudi 14 et vendredi 15 mars à la Comédie de Saint-Étienne


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