La prochaine production de l'Opéra de Saint-Étienne, Cendrillon de Nicolas Isouard offrira leurs premiers émoluments à vingt et un musiciens-élèves du CRR Massenet et trois du Conservatoire du Puy-en-Velay. Une première à Saint-Étienne constituant un beau projet transgénérationnel.
Placés sous la bienveillante tutelle de leurs mentors, ils préparent depuis plusieurs mois leur partition, sous la direction d'Eric Varion. Ils rejoindront enfin la fosse de l'Opéra, et leurs tuteurs de l'Orchestre Symphonique Saint-Étienne Loire pour se retrouver sous la direction du chef d'orchestre invité, Julien Chauvin. « C'est une première à Saint-Étienne » se réjouit Jocelyne Gallien, directrice-adjointe du Conservatoire à Rayonnement Régional Massenet. « Cela faisait des années que nous espérions qu'une académie d'orchestre voie le jour, permettant à nos élèves musiciens de travailler dans la fosse, avec leurs professeurs et les professionnels de l'orchestre. Transmission intergénérationnelle, passage de relai, voici les maîtres-mots de ce beau projet ». Pour Pablo Villebrun, jeune percussionniste, « c'est une réelle chance que de jouer avec des musiciens professionnels », alors qu'Alix Varenne, jeune contrebassiste, s'émerveille de cette musique « représentative de la période classique française »
Nicolas Isouard, plus connu sous son pseudonyme Nicolò, contemporain de Méhul, feu follet de la frise chronologique du musicologue, charme pourtant l'oreille mélomane. Son opéra Cendrillon, très fortement inspiré, comme celui de Massenet, du conte de Perrault, exhale quelque effluve mozartien, une vocalisation toute rossinienne et fait la part belle à la ligne mélodique et la rêverie poétique. Une fois encore, le Palazetto Bru Zane nous exhorte au revival d'un oublié de la gloire, et nous rappelle à juste titre, ce que la "patine du temps" peut avoir d'inique. Le carrosse n'aura pas le temps de devenir citrouille, car la superbe de la distribution vocale ne lui en laissera pas le loisir. La magnifique soprano Anaïs Constant incarnera une Cendrillon vocalement voluptueuse, tandis que Manuel Nuñez-Camelino, se jouera des aigus avec désinvolture et endossera pour cette occasion princière, le costume du chausseur sachant chausser.
Cendrillon, vendredi 3 mai à 20h et dimanche 5 mai à 15h à l'Opéra de Saint-Étienne