"Aladdin" : Super calife agile !

De Guy Ritchie (É.-U., 2h09) avec Mena Massoud, Naomi Scott, Will Smith…


Se livrant à ses activités délictuelles dans la cité d'Agrabah, le jeune tire-laine Aladdin sauve de la princesse Jasmine qu'il prend pour une servante et en tombe amoureux. Grâce aux pouvoirs d'une lampe magique (et de son génie), il deviendra prince et sauvera le royaume du félon vizir…

Même s'il se montre ici singulièrement calme — oubliez le surmontage rehaussé de ralentis et d'effets de variation de vitesse de défilement dont il est d'habitude si friand — le frénétique Guy Ritchie a d'emblée le mérite de remettre le minaret au centre du village, c'est-à-dire de renvoyer au cimetière du carton-pâte le pitre franchouillard piètre simulacre d'Aladdin en jouant la carte de la superproduction à l'ancienne, avec danseurs par milliers, éléphants et costumes chamarrés pour tout le monde. Bien sûr, il y a du numérique, mais il ne remplace pas les immenses plans d'ensemble où les chorégraphies prennent vie.

Will Smith n'étonne guère dans la peau (bleue) du génie : sur le papier, il était évident qu'un showman de sa trempe glisserait aisément ses pieds dans les babouches de Robin Williams sans faillir ; quant à Mena Massoud et Naomi Scott, ils forment un joli couple bollywoodien, aussi athlétiques dans les vocalises qu'harmonieux dans les duos. La vraie surprise provient de deux personnages plutôt insolites, dont la présence se révèle d'autant plus marquante que ce film (outre Smith, évidemment) ne compte aucune star. D'abord, Marwan Kenzari : déjà aperçu chez  Branagh, le comédien néerlandais propose un Jafar jeune — donc loin des clichés du méchant vieux barbon —, sorte de double inversé d'Aladdin ayant placé son ambition dans la mauvaise direction. Doucereux et menaçant davantage que vociférant, il n'en est que plus inquiétant. Ensuite, le tapis volant : plus expressif que le singe domestique du héros, il est objectivement doté d'une âme et capable de nuances. De quoi être transporté…


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