BerliOse !


C'est un double anniversaire que célèbre en musique l'orchestre symphonique Ose !. La tournée Fantastic Tour,  construite autour de l'emblématique Symphonie Fantastique d'Hector Berlioz, marque d'un même temps, le cent cinquantenaire de la mort de ce dernier ainsi que de la naissance d'Albert Roussel.

Concert #1 Fantastic Tour par l'Ose !,  jeudi 13 juin à 20h30 au Scarabée à Riorges


Daniel Kawka : « Refaire un point sur l'oeuvre de grands compositeurs comme Berlioz »

Le chef d'orchestre Daniel Kawka dirige les 100 jeunes musiciens de l'orchestre symphonique Ose ! depuis qu'il l'a créé en 2013. Ce passionné de romantisme allemand, de Wagner et de Strauss, de l'univers de Mahler et de la musique française de Berlioz à nos jours, est régulièrement invité à la tête des plus grandes formations. Il a notamment dirigé l'Orchestre national d'Islande, le London Sinfonietta, l'Orchestre national de France, l'Orchestre Philharmonique de Saint Petersburg, l'Orchestre national Russe et l'Orchestre national de Séoul.  

Votre orchestre s'appelle "Ose !" (en rapport à l'audace), comment cela se traduit-il dans votre travail ?

L'audace d'Ose ! réside dans sa programmation, le choix des œuvres. Nous sortons parfois des sentiers battus. Il y a un éclairage des œuvres les unes par rapport aux autres, il y a toujours une thématique, et une politique derrière ces choix. L'audace c'est aussi un très fort engagement de certains musiciens pendant les concerts. Avec le mode de fonctionnement que l'on a au sein de l'orchestre, les musiciens ont beaucoup de liberté d'expression. On travaille évidemment avec un souci d'unité de style, mais chacun est vraiment co-créateur de l'oeuvre et je laisse vraiment à chacun la place de s'épanouir au niveau de la sonorité, au niveau du jeu et de l'expressivité. L'audace c'est avoir ensemble la pleine responsabilité de faire dire à une œuvre bien plus que ce que la tradition laisse entendre. On met en perspective l'écriture symphonique contemporaine et cela éclaire la modernité des musiques du passé. Cela permet de faire entendre les musiques du passé avec ce qu'elles avaient de moderne et d'inventif à l'époque.

On met en perspective l'écriture symphonique contemporaine et cela éclaire la modernité des musiques du passé.

Jouer la Symphonie Fantastique n'est pas ce que l'on peut appeler "sortir des sentiers battus". Pourquoi ce choix ? 

Non en effet ! Il s'agit d'entrer dans l'univers de Berlioz par son œuvre la plus emblématique. Mais dans la Symphonie Fantastique, il y a cinq mouvements et un programme qui racontent une histoire en poèmes. On va faire quelque chose qui ne se fait pas d'habitude, je vais lire ce programme poétique au début du concert. À la fois ce n'est pas grand-chose et en même temps c'est énorme, car avant que l'auditeur ne rentre dans le monde sonore, il va rentrer par la sensibilité de Berlioz lui-même.

Pourquoi est-il important de commémorer les anniversaires des grands compositeurs du passé selon vous ? 

C'est important parce que c'est l'occasion d'amener la communauté des musiciens, des programmateurs et des diffuseurs à refaire un point sur l'oeuvre de grands compositeurs comme Berlioz, dont la discographie est souvent très diluée. On ne va souvent réentendre que deux ou trois de ses œuvres principales. Ensuite, une commémoration permet de jouer, à un moment donné, toute son œuvre, de la faire entendre dans son intégralité et d'en réhabiliter une partie.


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