"Consequences" : Tel épris…

De Darko Štante (Slo.-Aut., avec avert. 1h33) avec Matej Zemljic, Timon Sturbej, Gasper Markun…


À force de flirter avec la délinquance et de se moquer des rappels à la loi, Andrej a gagné : il est placé dans un centre de détention pour jeunes où très vite, il trouve sa place parmi ceux qui trafiquent et font le coup de poing. Jusqu'à ce que ses pulsions le trahissent…

Dès les premières minutes, où on le voit savater une fille parce qu'il n'arrive pas à passer à l'acte avec elle (alors qu'il l'a ostensiblement emmenée dans une chambre), on sait que le nœud du problème ne sera pas tant la question de la délinquance, mais bien le rapport conflictuel qu'Andrej entretient avec ses désirs intimes. Et avec cette homosexualité qu'il n'arrive pas à assumer car elle ne cadre pas avec l'image qu'il doit renvoyer de “dur à cuire“ musclé et tatoué. Une méprise sentimentale avec le chef de la bande, trop lâche pour assumer la même inclination, signera sa “mort sociale“. L'argument, assez classique, ressemble à des trames de films de motards hollywoodiens des années 1950. Mais Darko Štante ne s'en contente pas : non seulement il dirige de stupéfiants jeunes comédiens — qui, s'ils franchissent la frontière slovène, ont de solides arguments pour mener une carrière — mais en plus s'inscrit dans le sillage de Larry Clarke ou Ken Loach pour filmer dans toute sa crudité la déréliction d'une adolescence tombée dans la violence, la drogue… Ce Conséquences mérite que l'on en cause.


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