Le jeu des rois et des autres

Arrivé en Europe pendant la période médiévale, le jeu d'échecs a su s'imposer comme le jeu de tactique et de réflexion par excellence. Des générations de joueurs ont raffiné la théorie du jeu et ont parfait ses techniques et ses stratégies. La manière de pratiquer les échecs est désormais si codifiée que les observateurs extérieurs considèrent cette discipline comme trop complexe pour le commun des mortels. Et pourtant...


Le jeu d'échecs, reconnu comme une discipline sportive depuis janvier 2000, est basé sur un affrontement, de deux joueurs, qui s'écharpent par pièces interposées. La pratique est donc, par essence, empreinte d'un fort esprit de compétition. « Un club d'échecs n'est viable que tant qu'il fait de la compétition. Autrement les membres vont vite s'ennuyer. Il leur faut un challenge »,  explique François Trottet, président du club de Saint-Just Saint-Rambert. 

Ce challenge, certains l'ont cherché très tôt. C'est le cas de Laurent Cursoux : « ma première compétition je l'ai faite à 10 ans » raconte-t-il. « C'est quand même beaucoup l'envie de gagner qui motive à jouer. » Et depuis, de la "compète" il en a connu ! Il participe au championnat de France jeunes puis adultes, à des tournois internationaux et intègre l'équipe de France militaire. Pour autant, il ne perçoit pas le jeu comme étant élitiste. « Pas besoin d'être un génie pour jouer. La marche des pièces, elle s'apprend en cinq minutes » avance-t-il. Pour lui, il n'y a pas de secrets : « il y a des gens qui seront plus cartésiens, plus réfléchis et ils progresseront plus vite, mais c'est avant tout du travail. » C'est aussi l'avis de William Bec, champion de la ligue régionale du Lyonnais 1988, qui va même plus loin en dissociant les compétences aux échecs d'une quelconque forme d'intelligence supérieure. « Il y a des gens très très forts qui sont aussi très très cons (sic) » déclare-il. 

Apprendre de ses Échecs

Malgré cela, il estime qu'en tant qu'enseignement aux jeunes, ce sport regorge de vertus pédagogiques et développe « aussi bien la mémoire, la construction mentale et la capacité d'adaptation, que des valeurs comme le respect de l'adversaire. » À cela, Laurent Cursoux rajoute que « même si on n'est pas un joueur très fort, ça sert toujours. » D'après lui, « cela permet d'appréhender les choses différemment. Au fil d'une partie, la situation change constamment. Il faut toujours remettre sa stratégie en question par rapport à sa nouvelle position. » Une qualité qui pourrait, d'après son expérience, servir dans de nombreuses situations au cours d'une vie. 

Pour ces mordus du jeu des rois, ce dernier, loin d'être inaccessible, possède bien au contraire de nombreuses choses à apporter. Enfin, pour peu que l'on apprenne de ses échecs !


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