« Le Château du Rozier est davantage un projet militant qu'entrepreneurial »

La salle de spectacle du Château du Rozier (CdR) a ouvert ses portes et ses 270 places au public en 2015. La SAS (société par action simplifiée) s'est bien développée en quatre années. Son président, Clément Terrade, souhaite désormais changer de paradigme. En devenant une SCIC (Société coopérative d'intérêt collectif), le CdR fait le choix d'une appropriation et une gestion éthique de ce projet culturel. Un projet, porté en grande partie par ses fidèles spectateurs via un financement participatif. Explications.


Comment est venue l'idée de ce changement de statut ?

Jusqu'à maintenant, la salle fonctionnait sur un statut de SAS qui ne correspondait plus vraiment à nos convictions et à la réalité économique du lieu. Au fil du temps, on s'est rendu compte que le Château du Rozier était davantage un projet militant qu'entrepreneurial. On a eu quelques signaux comme, par exemple, un intérêt grandissant des collectivités pour ce lieu. On remplissait tous les critères pour espérer être soutenu par les collectivités, mais notre statut ne le permettait pas.

Le Château du Rozier devient un vrai projet collectif. Ce n'est plus une entreprise qui est toute seule dans son coin, mais le point central d'un collectif.

Qu'est-ce-que le statut de SCIC apporte au Château du Rozier ? 

La première chose c'est que le Château du Rozier devient un vrai projet collectif. Ce n'est plus une entreprise toute seule dans son coin, mais le point central d'un collectif. La forme de gestion vers laquelle le CdR se dirige est assez inédite. On a, d'un côté la coopérative, qui est une société privée et de l'autre, des associations, des particuliers et des collectivités qui sont aussi impliqués dans le projet. On arrive à tisser un réseau qui réunit l'ensemble des acteurs concernés par la vie culturelle, sur le territoire. L'idée, est d'installer ce lieu à la place qu'il mérite.

Quelles sont vos nouvelles attentes avec ce projet ?

D'abord, on pense être plus fort en étant nombreux. Le fait d'être accompagné, d'être porté par plusieurs structures et profils différents, ne fera qu'enrichir notre offre. D'un autre côté, il y a tous les financements publics qui aideront la programmation, qui nous permettront d'aller sur des terrains sur lesquels on ne pouvait pas trop s'aventurer jusqu'à maintenant, parce que nous étions tenus à une obligation de rentabilité. Je pense par exemple aux actions de médiation culturelle, au jeune public et aux spectacles hors-les-murs, que l'on va essayer de développer encore davantage.

Ce que l'on a voulu transmettre à travers cette démarche, au-delà du changement technique, c'est vraiment d'interroger le territoire sur la place d'un lieu, comme le Château du Rozier, dans la plaine du Forez. L'idée était que chacun d'entre nous se pose la question : qu'est-ce-que l'on veut pour notre territoire ? Qu'est-ce-que le CdR et que veut-on qu'il devienne ? Et en cela je pense qu'on a réussi parce que les gens se sont sentis impliqués dans le projet et ont participé à cette aventure.

Plus d'infos sur les changements pour le Château du Rozier sur ce site


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