Suzane, cette combattante

Située quelque part entre Christine and The Queens et Stromae, Suzane a connu une fulgurante ascension. Avec des clips qui ont ravagé la Toile, l'Avignonnaise construit son univers petit à petit et sort un très attendu 1er album, Toï Toï, en janvier. Un mois avant, elle passe à Saint-Étienne. Rencontre.


Tu fais le choix de chanter en français...

C'était plutôt évident pour moi. Mes premières influences restent la musique française comme celle de Brel, Piaf ou Barbara. J'ai toujours été davantage touchée par les textes en français, même dans le rap avec Diam's, Orelsan, Mc Solaar… C'est également une façon d'être connectée avec ce que je raconte, de parler dans ma langue maternelle. C'est là où je me sens le plus à l'aise et c'est beaucoup plus stimulant également. Il est certain que j'écrirai toute ma vie en français !

Je prends ma plume pour constater plutôt que pour dénoncer

Tu abordes des thématiques fortes, très ancrées dans l'actualité. Était-ce un choix de dénoncer les déviances de la société ?

Je pense que certaines choses, en tant que citoyenne, me heurtent au quotidien comme le harcèlement que je traite dans SLT ou le réchauffement climatique que j'aborde dans Il est où le SAV ? Ce sont des choses contre lesquelles je me sens un peu impuissante et je prends ma plume pour constater plutôt que pour dénoncer. C'est assez important et instinctif pour moi. Évidemment, dans l'album, ce ne seront pas que des sujets d'actualité.

J'ai une relation particulière avec la danse

Tu as pratiqué la danse classique pendant 15 ans et on voit dans tes clips l'importance de cet art pour toi...

Le mouvement est en moi. J'ai une relation particulière avec la danse que j'ai débuté très tôt. J'ai intégré très jeune le conservatoire, où je dansais tous les jours sauf le dimanche… J'ai réussi à m'en dégoûter puis y revenir par besoin. La danse fait partie intégrante de ma vie. J'adore utiliser la danse dans mes clips, je trouve qu'elle apporte une esthétique assez unique et sur scène, je ne m'impose pas grand-chose, il y a beaucoup d'impro. C'est bien qu'il y ait de la chorégraphie et du contrôle sur certains passages du show, mais il faut aussi conserver une liberté.

En live, tu es en solo. Penses-tu toujours rester ainsi ou aller vers une formation plus étoffée ?

Actuellement, je me sens bien seule sur scène. Dans la danse, j'ai eu l'habitude d'être avec du monde à mes côtés, tous alignés… Je ne dis pas que des musiciens et des danseurs n'apporteraient pas une plus-value, mais j'ai commencé cette aventure seule donc pour le moment, je continue ainsi. Mais le show évoluera, c'est sûr !

À propos de ta tenue emblématique (une combinaison noire, bleu et blanche, NDLR), est-ce toi qui l'a confectionnée ?

Non, il ne vaut mieux pas, mais pensée oui ! J'ai mis dans cette tenue plusieurs personnages qui m'ont marquée. D'abord Bruce Lee qui me rappelle mon enfance et mon père qui est fan d'arts martiaux. Le côté graphique et un peu « combattant » de cette combinaison vient de là. J'ai Louis XIV avec la présence du bleu, quelqu'un que j'ai longtemps étudié au conservatoire de danse. Et enfin, Elvis Presley, car j'étais serveuse à Montpellier dans un « dinner » qui passait souvent sa musique sur de grands écrans où je le voyais danser dans sa combinaison.

Suzane [+ Corine + Parka Valentine + Peter Bakh], samedi 7 décembre au Fil


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