"Yakari, le film" : Indien vaut mieux que deux tu l'auras

De Xavier Giacometti & Toby Genkel (Fr.-All.-Bel, 1h22)


Parce qu'il a sauvé le mustang sauvage Petit-Tonnerre au péril de sa vie, le petit Sioux Yakari se voit récompensé par son animal-totem, Grand-Aigle : désormais, il aura la faculté de comprendre la langue des animaux. Un don bien utile, car pour l'heure, il est perdu et loin de chez lui…

Une thématique inconsciente galopait-elle cette année au festival du film d'animation d'Annecy ? L'Ouest — le vrai —, consacré à travers le magnifique Calamity (à l'automne sur les écrans), sert également de toile de fond à cette nouvelle adaptation de la BD de Derib + Job précédemment transposée par deux fois en série télévisée : en 1982 (de manière aussi calamiteuse que Les Schtroumpfs à la même époque) puis en 2005 sous l'heureuse supervision de Xavier Giacometti. Ce même réalisateur est encore à la manœuvre pour raconter, en investissant aux mieux le grand écran et en usant d'une animation fluide, la “formation“ de Yakari. Il co-signe donc ici une manière de reboot replaçant chacun des protagonistes dans sa fonction ou son histoire — y compris certains, comme Arc-en-ciel et Graine-de-Bison qui ne sont là qu'en figurants. On devine que si cet opus prend, ce travail permettant à la saga de retrouver un nouvel envol.

D'autant qu'avec le temps, la dimension environnementale de ce petit personnage semant le bien auprès du monde vivant (et récompensé comme il se doit pour ses actions désintéressées) a pris une ampleur considérable. Elle fait aussi fait écho à ses origines : Yakari fut crée en 1969, alors le western alternatif pro-indien émergeait et que le retour à la terre commençait à pointer le bout de ses mocassins…


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