5 grands classiques


Soli Deo Gloria*

Quelle fraternité unit le Concerto pour orgue de Francis Poulenc et le Requiem de Pascal Descamps? Poulenc répond en 1938, qu'il est « sur le point d'entrer dans les ordres ». Pour Pascal Descamps, la spiritualité, consubstantielle et libératrice de la condition humaine, le délivre de son carcan terrestre. Créé en 2014 aux Invalides, son bouleversant Requiem,  interprété par quatre merveilleux solistes (Aurélie Ligerot, Anthéa Pichanik, Thomas Bettinger et Philippe-Nicolas Martin), apportera l'apaisement au doute spirituel de son célébrissime aîné. Seule certitude : les étoiles seront visibles depuis la nef de la cathédrale.

"Fraternités", Concerto pour orgue de Francis Poulenc et Requiem de Pascal Descamps, dir. Jingkaï Sun,  le 17 octobre 2020 à 20h, à la Cathédrale Saint-Charles.

*"SDG" ou "Soli Deo Gloria" était un sigle utilisé par JS Bach pour signer ses œuvres signifiant: "à Dieu seul la gloire".


Je suis resté fidèle...

Bruno Mantovani, désormais à la tête de l'EOC, dirige son premier concert à l'Opéra de Saint-Étienne (Copeau), précédé par les élèves du Conservatoire Massenet. Après avoir témoigné sa fidélité historique à Jules Massenet (Méditation de Thaïs, 2 Impromptus...), l'EOC interprétera Cadenza n°2 de Bruno Mantovani soi-même, et la Première Symphonie de chambre de Schoenberg . Edith Canat de Chizy sera tout particulièrement à l'honneur avec Prélude au silence ou Mobiles Immobiles ou Missing II.

Fidélité(s), concert de l'Ensemble Orchestral Contemporain (EOC), dir. Bruno Mantovani, précédé par des oeuvres d'Edith Canat de Chizy, interprétées par les grands élèves du Conservatoire Massenet. Jeudi 10 décembre à 20h, au théâtre Copeau, Opéra de Saint-Etienne.


Veuve exquise…

Enterrerons dignement cet annus horribilis ! L'année 2020 s'achève et c'est tant mieux. Laurent Touche reprendra enfin la baguette dans un répertoire qu'il affectionne tant : l'opérette et l'opéra comique. Est-ce un hasard si la Veuve Joyeuse de Lehar s'achève chez Maxim's ? Soirée chez l'ambassadeur, aux accents très parisiens, gouleyante Sachertorte, arrosée de fines bulles de champagne, le virus que transmet cette joyeuse viennoiserie est particulièrement contagieux, et se nomme... la gaîté !

La Veuve Joyeuse  de Franz Lehar, dir. Laurent Touche, à l'Opéra de Saint-Etienne du 29 décembre 2020 au 2 janvier 2021


Brahma ! Divin Brahma !

Une si belle distribution devrait administrer la démonstration aux récalcitrants (car il en existe encore) que Bizet n'a composé que des chefs d'œuvre (ou presque). Dans la moiteur orientaliste de cet envoûtant opéra, l'atonie de l'intrigue importe peu, tant la musique triomphe comme autant d'huîtres perlières généreusement offertes. Des mélodies enivrantes, des chœurs somptueux, des airs célébrissimes – des tubes, encore des tubes. Les Pêcheurs de Perles reste, pour le néophyte, un accès idéal à l'opéra.

Les Pêcheurs de Perles de Georges Bizet, avec Catherine Trottmann, Kévin Amiel, Philippe-Nicolas Martin, dir. Giuseppe Grazioli, du 29 janvier au 2 février à l'Opéra de Saint-Etienne


Ma « Saison » préférée

L'ébouriffant Mathieu Névéol – nouveau « violon super soliste » de l'OSSEL- met en miroir la grammaire du tango, avec celle du prêtre roux, pardon, blond vénitien. Huit « Saisons », c'est bien sûr, deux fois quatre. On ne présente plus celles de Vivaldi, star des serveurs vocaux. Le profane (re) découvrira le pendant très syncopé, chaloupé, de ces Quatre Saisons, version Piazzolla. Les cordes de l'OSSEL gréeront le mât, capitaine Névéol à la barre, pour la grande traversée de Venise à Buenos Aires.

Huit Saisons,  Piazzolla "Les Quatre Saisons de Buenos Aires", Vivaldi "Les Quatre Saisons", Mathieu Névéol et l'OSSEL, les 4 et 5 mars 2021 à 20h à l'Opéra de Saint-Etienne. 


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