5 coups de maîtres


Au train où vont les choses

Daniel Sygit s'intéresse à l'univers des gares, attirant notre attention sur la poésie banale que l'on ne sait plus voir. La vie du rail est duraille pour les cheminots. Mais pour les voyageurs, le temps s'égrène au fil des longs moments d'attente qui figent les silhouettes. Puis tout s'accélère, le mouvement collectif de la fourmilière reprend à la seconde où les affichages sont mis à jour. Vite, trouver son quai, soulever son sac, traîner sa valise, attraper son train. Daniel Sygit peint comme il regarde le monde, le sien, le nôtre, avec un réalisme bluffant et une bienveillance qui prend son temps.

Daniel Sygit,  U-topies, du 15 octobre au 14 novembre, galerie Giardi à Saint-Étienne


Matrice

À la fois atelier de sérigraphie et showroom, Estampille est un lieu à découvrir sous les arcades de l'Hôtel de Ville. Du 16 octobre au 5 novembre y sera présentée L'Anthracite, une collection inédite de cinq coffrets entièrement manufacturés et imprimés en sérigraphie d'art, tirés à quarante exemplaires chacun et proposés à 160 € pièce. Chaque coffret est différent et renferme une sélection de 16 estampes d'artistes préfacée par un écrivain dont l'écriture manuscrite est également sérigraphiée. Quelque part entre le livre d'artiste et le musée de poche, ce projet éditorial implique ainsi 80 plasticiens et cinq auteurs, tous locaux, inscrits dans une dynamique collective et locale qui fait la preuve d'un vivier artistique de grande qualité dans le bassin stéphanois.

L'Anthracite, du 16 octobre au 5 novembre, Estampille à Saint-Étienne


Poussière

Yssingelais parti étudier le design graphique à Angoulême afin d'y préparer un DNMADE (Diplôme National des Métiers d'Art et du Design), Vincent Chambon aka DUST s'est offert une pause dans les grands espaces scandinaves pour recharger ses batteries et affuter ses crayons. Son style à la fois poétique et dénonciateur s'inspire de l'univers musical du punk-rock, de la pratique des affichistes ou encore de la beat génération de Kerouac. D'un mur dans une ruelle sombre au papier déchiré qui devient collage, DUST oppose la pratique lente du dotwork à l'explosivité du crayon gras en passant par le spray. L'exposition donnera à voir un corpus de projets explorant les différents aspects graphiques où la texture et le geste tiennent les premiers rôles.

DUST, du 7 décembre au 3 janvier, galerie TAG à Saint-Etienne


Griffures

Si la situation mondiale et notamment l'ouverture des frontières le permet, la galerie Ceysson & Bénétière devrait accueillir l'hiver prochain la jeune peintre américaine Trudy Benson. Originaire de Richmond en Virginie, l'artiste est aujourd'hui installée à Brooklyn où elle crée des tableaux riches d'une palette exubérante, dans un enchevêtrement de plans rectilignes qui confère à ses œuvres une profondeur particulière, une force attractive presque énigmatique qui accroche le regard pour ne plus le lâcher. Acrylique, huile et bombe aérosol sont ici au service des improvisations intuitives et fulgurantes de la plasticienne, sur des toiles allant jusqu'à 2 mètres de côté.

Trudy Benson, du 18 décembre au 20 février, galerie Ceysson & Bénétière à Saint-Etienne


Bides

On le sait bien, on apprend toujours de ses erreurs. La Cité du design revient sur des produits qui avaient promis de vraies innovations esthétiques ou technologiques mais qui furent au final des échecs, souvent passés sous silence, parfois retentissants. Qu'est-ce qui fait qu'un objet devient culte ou rate complètement sa cible ? Lorsque le design s'emmêle les pinceaux et se prend les pieds dans le tapis, les flops sont assurément des éléments utiles pour comprendre les problématiques de la création.

Flops ! Quand le design s'emmêle, du 11 décembre au 21 février, Cité du design à Saint-Etienne


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