Boule à paillettes


En la voyant posée sur le bureau de tonton Gilbert, on a toujours trouvé ça très moche. Tantôt utilisée comme presse-papier, tantôt comme objet de décoration ou comme gadget pour amuser les enfants, la boule à neige est bien souvent considérée comme le comble du mauvais goût… Mais si l'on s'accorde généralement sur son côté kitsch, que se cache-t-il, derrière ceux et celles qui les collectionnent ?

Boule d'histoires

Exposées aux yeux de tous sur une étagère au milieu du salon, ou secrètement gardées dans une malle du grenier, les boules à neige renferment un tas d'aventures, des voyages, des récits. La légende d'un artisan-verrier qui aurait conçu la toute première pour conquérir sa douce. L'histoire de l'exposition universelle de 1878, où les maîtres-verriers étaient mis à l'honneur. Celle de la deuxième exposition universelle de Paris, en 1889, où ceux qui étaient venus admirer la grande tour Eiffel repartirent avec une miniature enflaconnée. Celle du Front populaire, qui vit naître de l'instauration des congés payés une déferlante de boules, que chacun ramenait alors en souvenir comme pour dire « regarde où j'étais cet été ! » Et puis… Celle de Gilbert, Monique, Marcel, Jean-Paul, Vincent, Julien, Julie, Juliette, et de tous ceux qui en ont une, ou deux, ou trois, ou dix, ou cinquante, ou trois-mille… Dont ils ne se sépareraient pour rien au monde. Dans une performance qui prend vie au milieu d'un espace scénographique inspiré des théâtres anatomiques de la Renaissance, le metteur en scène Mohamed El Khatib et l'historien Patrick Boucheron se proposent d'ausculter l'objet avec une infinie tendresse.

Boule à Neige, du 13 au 17 octobre à la Comédie de Saint-Étienne


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