Les jeunes prennent le pouvoir

C'est une première ! Sur plus de 2 400 m² répartis entre la Cité du design et le Musée d'art moderne et contemporain, Saint-Étienne accueille sa première Biennale dédiée à de jeunes artistes issus d'écoles d'art françaises. Son nom : Biennale artpress. Son programme : 36 artistes qui proposent des oeuvres singulières et dotées d'un parti pris certain. Un événement qui confirme la position forte de Saint-Étienne dans l'art contemporain français.


C'est un choix osé que nous proposent la Cité du design et le MAMC - Musée d'art moderne et contemporain de Saint-Étienne en partenariat avec le magazine artpress : construire une biennale destinée à promouvoir le travail de jeunes artistes, fraîchement diplômés et déjà engagés dans une voie pro. Le résultat s'appelle Après l'école - Biennale artpress des jeunes artistes et la 1ere édition vient d'ouvrir ses portes et dure jusqu'au 22 novembre. Au programme, 36 artistes formant la relève de l'art français qui, avec un parti pris certain, proposent des oeuvres de techniques très diverses, formant une sorte d'état de la création d'une scène de créateurs en perpétuel renouvellement.

Pas un panorama, mais une sélection

Si cette biennale réunit bon nombre de jeunes talents fraîchement émoulus de différentes écoles d'art françaises, les deux commissaires de l'événement, Étienne Hatt et Romain Mathieu, tiennent à préciser un point. « Ce n'est pas le panorama d'une génération d'artistes, mais bien une sélection », expliquent-ils. Un comité présidé par le curateur Robert Storr (directeur de la Biennale de Venise en 2007 et conservateur en chef du département des peintures et sculptures du MOMA de New York de 1990 à 2002) et qui a retenu 36 artistes parmi les 150 proposés par les 44 écoles d'art du territoire. « La sélection s'est faite sans connaître l'origine de chaque artiste, précise Aurélie Voltz, directrice du MAMC. L'important était de se concentrer sur le travail artistique. » Le résultat est une exploration, sans thème défini, mais avec un sous-titre d'expo évocateur : "l'expérience du monde". C'est bien le ressenti et l'émotion de ces jeunes artistes qui se ressent au fil des salles d'expo. Ces dernières étant organisées selon des regroupements d'oeuvres suivant leurs caractéristiques saillantes. On retrouve par exemple un espace orienté sur le dialogue avec l'histoire, une autre autour de l'auto-portrait et là une sur l'intérêt de la science et des interstices dans lesquels elle ne se rend pas. 

Une visibilité pour les jeunes artistes

Si cette première biennale artpress propose de découvrir le travail d'une multitude de jeunes artistes oeuvrant dans différentes pratiques, elle correspond également à une belle opportunité pour ces derniers de se "faire voir". « C'est ma première exposition en France. C'est l'occasion d'avoir une belle visibilité sur notre travail », explique Jordan Madlon, l'un des quatre artistes de l'expo à être issus de l'Esadse - École supérieure d'art et de design de Saint-Étienne et qui vit désormais à Mannheim en Allemagne. Une position partagée par les organisateurs. « Les artistes ont l'occasion de travailler dans des conditions professionnelles avec par exemple l'intervention de commissaires d'exposition », explique Catherine Millet, directrice de la rédaction d'artpress. Une biennale inédite en terres stéphanoises qui devrait permettre de faire avancer significativement le parcours de quelques jeunes pépites artistiques. 

Après l'école - Biennale artpress des jeunes artistes, jusqu'au 22 novembre, à la Cité du design et au Musée d'art moderne et contemporain
Billet d'entrée valable pendant un mois sur les deux sites


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