"Michel-Ange" : Statue personnelle : c'est compliqué

★★★★☆ De Andrey Konchalovsky (Ru.-It., 2h16) avec Alberto Testone, Jakob Diehl, Francesco Gaudiello…


Crasseux, revêche, ambigu, jaloux de ses confrères, impulsif, vénal, exlté et… génial. Dans l'Italie du Cinquecento, Michel-Ange étant le plus grand des artistes, tous les puissants se le disputent. Le Vatican ne fait pas exception, où un Médicis vient de succéder à Jules II…

Fresque historique, “moment“ dans la vie du personnage-tire plus que biopic stricto sensu, ce Michel-Ange dessine un portrait sans complaisance de l'artiste en sale bonhomme autant qu'un hommage à la prodigieuse universalité de ses talents et à la splendeur de ses réalisations — oui oui, il est bien possible d'opérer ce subtil distinguo. Fasciné par Dante, obstiné par l'accomplissement de son œuvre  pour laquelle il veut le meilleur, sachant se muer en ingénieur en génie civil comme en combinazione privées, résister au pouvoir tout en faisant tout pour être le grand artiste officiel de son temps… Konchalovsky ne pensait-il pas un peu à son frère, le si poutinolâtre Nikita Mikhalkov à travers Michel-Ange ? Reste une magnifique évocation des affres de la création et de la place de l'artiste dans la société traitée comme un thriller politique.


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