Des clowns qui ne s'ennuient jamais

À 18 ans tout juste, la compagnie Maintes et Une fois fait de son âge adulte un joyeux bazar, qui mêle les membres et les projets dans une bonne humeur instinctive.


Ils aiment danser-chanter-jongler, sont des touches à tout que l'on ne saurait mettre dans une case, piochant ci, dans le théâtre, là, dans le théâtre d'objet, un peu plus loin, dans le genre clownesque. Partis tout petits, ces drôles d'oiseaux ont peu à peu ajouté des cordes à leurs arcs, au gré des envies, des propositions et des rencontres, jusqu'à former ce bien joli bazar organisé.

Née en 2003 des mains de Gérald et Marlou, pour porter un spectacle de clowns, la compagnie Maintes et Une Fois compte ainsi aujourd'hui une dizaine de membres, plus ou moins réguliers, en fonction des projets, des besoins, des envies des uns et des autres. Spectacles, mais aussi ateliers, stages, projets culturels, ou même, événementiel et intervention en entreprise… On se demanderait presque comment la petite équipe fait pour s'y retrouver.

« C'est vrai qu'on fait beaucoup de choses, qu'on mène souvent plusieurs projets à la fois. Mais ce qui nous caractérise vraiment, c'est que tout ce que l'on fait est très tourné vers le burlesque. On ne fait pas du théâtre avec un grand respect du texte. C'est toujours un peu en décalage », explique Marlou, tandis qu'à ses côtés, Gérald et Bérangère acquiescent.

Un nouveau spectacle à venir

En ce début mai pluvieux, dans les locaux de la compagnie, on répète un nouveau spectacle, Mi'Mosa et Mi'Molette, spécialement conçu pour la rue. Ou plutôt, pour être joué partout « avec une esthétique forte, grâce à laquelle on donne tout de suite les codes, ce qui permet d'être efficace immédiatement ».

Ecrit pendant cette année de flottement, ce spectacle remet en scène le duo originel, drivé au besoin par Bérangère, « l'œil extérieur ». « Cette période plus ou moins confinée a forcément été un peu spéciale pour nous. L'an dernier, lorsque le confinement a été annoncé, on a commencé par souffler. Deux semaines de suite, sans rien faire, cela ne nous était jamais vraiment arrivé. Et puis le confinement a duré, on s'est beaucoup questionné sur ce que l‘on pouvait faire et comment le faire. On s'est remis à écrire, mais à distance, sans nous voir, et surtout, sans expérimenter les choses au fur et à mesure, détaillent les deux comédiens à tour de rôle. C'était finalement une très belle expérience ».

Lectures sonores et pastilles vidéo

Et malgré le ralentissement forcé des activités, les membres de la compagnie n'ont finalement pas vraiment eu le temps de rester les bras croisés. « On a tenté de mener des ateliers en visio avec des collégiens, se souvient Bérangère. Mais on s'est vite rendu compte que c'était trop difficile pour eux, pour nous… On a poursuivi, essentiellement pour maintenir le lien. Mais le théâtre en visio… Ce n'est pas possible, cela ne marche pas ! » Jamais à court d'idée, les clowns n'ont pourtant pas chômé. Lectures sonores, pastilles vidéo mises en ligne sur la chaîne YouTube de la compagnie, répétitions… Ne manque aujourd'hui que le public « en vrai », que la compagnie retrouvera notamment lors de quelques dates dans le courant du mois d'août, et sur la fête du Livre, où ils participeront aux Mots en Scène. D'ici là, l'équipe animera plusieurs stages et ateliers autour du travail du clown, en version « classique », ou dans les bois…

Plus d'infos sur la page de la compagnie


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