Une passerelle qui porte bien son nom

Fière d'avoir pu maintenir de la vie dans un lieu fermé au public durant 6 mois, l'équipe de La Passerelle à Saint-Just-Saint-Rambert a su se rendre indispensable -essentielle ! – aux yeux des artistes accueillis… Et des enfants qui ont malgré tout eu droit à quelques moments de rêverie.


De nombreuses réflexions. D'innombrables discussions. Des actions de fond. À la Passerelle de Saint-Just-Saint-Rambert, la période de fermeture n'aura pas été vaine. Pas essentielle, la culture ? Ici, toutes les initiatives menées ces 6 derniers mois auront suffi à prouver le contraire, et à convaincre l'équipe que son travail avait une immense valeur.

Dans ce lieu flambant neuf, si la privation du public a bien sûr été vécue comme un crève-cœur, la vie ne s'est jamais éteinte. Des résidences à foison, un accueil des scolaires… Et puis, des interventions dans les classes, que Marion Simonet, responsable de la saison culturelle, décrit aujourd'hui comme de véritables bouffées d'air : « Je crois que les enfants, tout comme leurs instits, ont pris ces interventions comme de vrais cadeaux. Il fallait voir les yeux des gosses briller… Le travail que l'on a fait avec eux a pris la forme d'une vraie soupape, pour eux, pour les profs, pour nous, pour les artistes… ça avait du sens. Ça voulait dire que l'on est essentiel. »

Quelques instants de joie indispensables

En deux mois, 1000 petits écoliers, venus de toutes les écoles de la ville, ont ainsi pu assister par exemple à des représentations de la compagnie La Soupe aux Etoiles, conçues spécialement pour le milieu scolaire. Au menu : jonglage, conte, beatbox… Une heure de rêverie, pour sortir un peu la tête d'un contexte assez difficile à vivre, s'aérer l'esprit, et grignoter quelques instants de joie indispensables.

Grâce au travail entrepris, l'équipe de la Passerelle a ainsi réussi à transformer cette pause dans le temps en une chance. Nouer des liens plus forts avec les artistes, « parce qu'au bout du 23e avenant au contrat, les échanges ne sont forcément plus les mêmes ». Comprendre que l'échange avec le public, mis à mal durant ces quelques mois, est sans doute la chose la plus importante. Et ainsi construire une suite d'aventure qui remette tous ces enjeux au centre : « Nous présenterons notre saison le 17 juin. L'idée est d'ouvrir nos portes, de créer des moments de dialogue. Ce jour-là, nous adapterons nos horaires, afin que tous les gens qui le souhaitent puissent venir nous rencontrer », détaille la responsable.

L'accessibilité, pas juste une parole

Les yeux rivés vers l'avenir, Marion Simonet compte bien concrétiser ses réflexions de ces derniers mois par la programmation proposée la saison prochaine par la structure. Outre des spectacles choisis comme des « odes à la vie », La Passerelle devrait également mener plusieurs projets liant la culture à des thématiques sociétales, comme le développement durable : « On ne peut pas rester dans notre bulle. Il faut aujourd'hui que les structures créent du lien avec d'autres domaines. Qu'elles soient des passerelles. Ce lieu est un bien public, tout le monde doit pouvoir s'en saisir. L'accessibilité à la culture ne doit pas être qu'une parole. »

Présentation de la saison 2021-2022, le 17 juin à La Passerelle.
Infos : www.saison-lapasserelle.fr


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