Avignon vs Saint-Étienne

A l'invitation du maire de Saint-Etienne, Gaël Perdriau, une quinzaine de compagnies de théâtre se sont retrouvées en Avignon, pour le festival auquel quelques-unes d'entre elles prenaient part. L'occasion de dresser ensemble un état des lieux et de se projeter dans la nouvelle saison.


Depuis Jean Dasté, Saint-Étienne demeure une ville de théâtre, mais chaque été Avignon en est la Mecque incontestable. Après l'annulation du festival l'an passé, l'édition 2021 était pour les artistes celle de la résistance. Pour sa 75ème édition dans la cour d'honneur du Palais des Papes, la programmation officielle (45 pièces et 300 levés de rideau) intronisait notamment Tiago Rodrigues, lequel mettait en scène Isabelle Huppert dans La Cerisaie de Tchekhov et prendra la place d'Olivier Py en 2023 à la tête de l'institution. Côté OFF, les dédales de la cité papale accueillaient cette année pas moins de 1070 spectacles, joués par 752 compagnies françaises et 66 compagnies étrangères, présentés dans 116 lieux du 7 au 31 juillet. Des chiffres impressionnants, pourtant en légère baisse. Pour les compagnies stéphanoises, jouer en Avignon représente tout autant un passage obligé qu'une vitrine à ne pas négliger, avec son effet tremplin, son bouche-à-oreille et surtout la présence de très nombreux programmateurs venus faire leur marché pour plusieurs saisons à venir. Cet été, quelques-unes d'entre elles prenaient part au OFF, à l'image de l'ensemble Cappella Forensis avec son roman-concert L'Homme qui plantait des arbres, de la compagnie Malgraine avec son spectacle de marionnettes pour adultes Ça grogne chez les vieilles trognes ou encore du Théâtre de l'Incendie qui donnait deux pièces,  Les Présidentes (de Werner Schwab) et Le pied de Rimbaud. Dans la catégorie seul en scène, Mehdi Djaadi faisait sensation avec Coming Out, décapant récit autobiographique d'un parcours atypique, depuis l'enfance stéphanoise dans une famille d'origine algérienne jusqu'à la conversion au catholicisme.

Etat des lieux

Le 17 juillet, une quinzaine de compagnies ligériennes étaient invitées à se réunir autour de Gaël Perdriau, pour un long temps de rencontres et d'échanges dans le jardin du Cloître Saint-Louis, l'un des centres névralgiques du festival. Pour ce rendez-vous désormais traditionnel, le maire de Saint-Étienne était accompagné par son adjoint à la culture Marc Chassaubéné et par Jean-Pierre Kotchian, conseiller municipal délégué. Gaël Perdriau a tenu à renouveler le plein soutien de la Ville en cette période troublée. « La crise sanitaire a d'ores et déjà engendré 8 millions d'euros de dépenses exceptionnelles et de baisses de recettes pour la Ville, 12 millions pour la Métropole, les subventions seront pour autant maintenues. » Autour de la table, chaque compagnie a pu présenter son actualité et ses projets, mais aussi ses besoins et ses attentes. Parmi les nombreux sujets abordés, le mouvement d'occupation des théâtres et des salles de spectacles, la nécessaire création d'une association des compagnies en réponse au réseau Loire en scène, le précieux accompagnement à l'émergence ou encore l'ouverture de la Comète. L'occasion pour le maire et son adjoint d'évoquer le projet d'extension de l'école de la Comédie, la réhabilitation du Palais des Sports en pôle cinéma (en partenariat avec l'entreprise Thales Angénieux), mais également une nouvelle politique d'ouverture en direction de tous les publics. Gaël Perdriau s'explique. « L'exclusion culturelle est un fait, c'est pourquoi nous réfléchissons aux moyens à mettre en œuvre pour au contraire renforcer la démocratie culturelle, dans l'esprit même de la Comète, pour ne laisser personne de côté à Saint-Étienne mais aussi sur l'ensemble du territoire de la Métropole. »

Nouvelle saison

La plupart des compagnies présentes lors de cette journée avignonnaise ont un agenda bien rempli pour la saison 2021-2022, un peu partout en France et bien entendu dans notre département. Parmi celles-ci : 

- La compagnie De l'âme à la vague (direction artistique Grégory Bonnefont) participera à la prochaine Fête du Livre avec les Mots en Scène, donnera les premières représentations Derrière les fronts au Centre Culturel de la Ricamarie les 2 et 3 décembre, avant de rejouer en 2022 deux autres pièces, Lettre aux Paysans à Viricelles et Vaclav et Tomas au Verso, rue de la Richelandière.

- La compagnie Spell Mistakes (direction artistique Maïanne Barthès) dévoilera sa nouvelle création, Je suis venu.e pour rien, le 23 octobre au théâtre de Roanne puis du 16 au 26 novembre à la Comédie de Saint-Étienne.

- Laurent Fréchuret (Théâtre de l'Incendie) mettra un scène Vingt-quatre heures dans la vie d'une femme (les 19 et 20 novembre au Centreculturel La Ricamarie), un spectacle de théâtre musical auquel prendront part l'orchestre de chambre ligérien SYLF et la violoncelliste virtuose Emmanuelle Bertrand.

- Le Collectif X qui enchaînera plusieurs créations tout au long de l'année dans le Rhône, en région parisienne et jusqu'à la Réunion, jouera Les Fulguré.e.s (une création de Maud Cosset-Chéneau) du 9 au 13 février 2022 au Verso : un étonnant spectacle-enquête sur la foudre et les personnes qui l'ont croisée sur leur route.

- La compagnie Halte (direction artistique Grégoire Béranger) donnera Macbeth Hôtel les 16 et 17 décembre au Théâtre du Parc d'Andrézieux-Bouthéon, puis Le monde entier est une farce, et l'homme est né bouffon du 23 au 28 janvier au Verso. 

- La compagnie Le Bruit des couverts (direction artistique Aurore Santoni) donnera, le 2 décembre à la Maison de la Culture Le Corbusier de Firminy,  la pièce Au-delà de cette limite votre ticket n'est plus valable (d'après le roman de Romain Gary).

- La compagnie Travelling Théâtre (direction artistique Gilles Granouillet) jouera cette saison deux pièces hors les murs : Hermann (les 19 et 20 novembre à l'Espace Albert Camus du Chambon-Feugerolles), ainsi que Mélody et le capitaine en janvier 2022 (le 17 à L'horme, les 20 et 21 à Saint-Just-Saint-Rambert, puis les 26 et 27 au Centre culturel La Ricamarie).


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