Sur la scène classique, continuer, autant que possible…


Tout au long de ces presque 18 mois, l'absence de public a impacté fortement la psychologie des chanteurs et instrumentistes du monde classique et lyrique : ainsi ont-ils eu 1 an et demi pour se lancer dans l'introspection méditative, au point qu'une petite minorité d'entre eux a opéré de spectaculaires revirements vers les métiers de bouche, la mécanique, les transports ferroviaires... A Saint-Étienne néanmoins, les structures professionnelles comme l'Opéra ont continué, chaque fois que cela a été possible, à dérouler leur saison, malgré ce trop long silence... national.

En cette rentrée scolaire, les saisons symphoniques et lyriques reprennent donc presque normalement, malgré l'inévitable sacrifice sur l'autel du Covid de quelques productions... Le SyLF, ensemble professionnel, effectue sa rentrée lui aussi, et entame une saison quasi normale. Du côté des grosses structures professionnelles, les dispositifs « antichoc » mis en place par Pôle emploi ont non seulement permis aux intermittents de ne pas avoir à recalculer les heures reconduisant leurs droits au plus fort de la crise, mais également à de nouveaux professionnels d'entrer dans l'intermittence. L'éligibilité aux droits a en effet été provisoirement abaissée à 300 heures au lieu de 500. Cet allègement, doublé à Saint-Étienne d'un engagement municipal bienveillant à l'endroit des intermittents musiciens, a permis à ces derniers de traverser la crise sans dommages autres que psychologiques, a contrario de l'Opéra de Lyon, où des mesures de chômage partiel ont impacté les revenus du personnel permanent comme intermittent.

Amateurs en attente

Mais, malgré ce redémarrage apparent, les amateurs (orchestres, chœurs), se montrent quant à eux plus prudents, car les risques financiers de billetterie impactent leur fonctionnement plus directement. Leurs concerts sont désormais programmés en 2022, leur conférant une marge de manœuvre plus grande en cas de recrudescence du virus, mais leur laissant aussi, du temps pour répéter leurs programmes. En outre, les amateurs ont été clairement impactés, moralement et financièrement par cette crise, qui, pour eux, n'est pas encore terminée.


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