Positive Education : le festival qui fait rayonner Sainté

En quelques années à peine, le festival stéphanois a su séduire les oreilles les plus affûtées, bien au-delà des frontières de la ville. Retour sur un pari audacieux... Qui a fini par payer.


Lorsqu'ils se sont lancés dans cette aventure, comme une bande de copains mordue de musique electro, ils n'imaginaient pas qu'ils puissent un jour dépasser les frontières de la région Rhône-Alpes. 10 ans plus tard, à l'aune de l'édition #5, les organisateurs du Positive Education festival tanguent entre surprise, joie, fierté, et certitude d'avoir fait ce qu'il fallait pour porter leur événement là où il est aujourd'hui. En ce mois de novembre 2021, ce sont 12 000 personnes qui sont attendues sur le festival… Dont 8000 ne sont pas stéphanois. « Lorsqu'on a ouvert la billetterie, on a cru à un problème technique, sourit Charles Di Falco, à l'initiative du projet. En 20 minutes, on a vendu tous les pass à tarif préférentiel, et en une journée, le public avait déjà acheté des centaines de places. C'était fou ».

Merci Vice !

Tout n'était pas gagné d'avance, pourtant.  « En fait, au début, on est un peu passé pour une bande d'arrachés, et puis surtout, beaucoup ne comprenaient pas ce qu'on faisait, poursuit Charles. Il a fallu montrer patte blanche, et bizarrement, c'est la reconnaissance que l'on a pu obtenir hors de Sainté, qui a transformé notre image auprès des Stéphanois ». Car sur les premières éditions, tandis que les locaux s'interrogent, la presse spécialisée vient tendre l'oreille et comprend instantanément qu'elle a affaire à une petite pépite. En 2017, Vice titre sur son site : « Le Meilleur festival electro de France se passe à Saint-Etienne ». L'année d'après, les gens déboulent par wagons, de toute la France et de bien plus loin, curieux de découvrir ce qui se cache derrière le Positive.

Transpirer Sainté

Et ce qui se cache derrière… C'est finalement un agglomérat de choses qui transpirent Sainté par tous les pores. Un lieu, tout d'abord. Symboles du passé industriel de la ville, de la capacité de celle-ci à puiser dedans pour construire son avenir, les bâtiments de la cité du Design permettent en effet de créer l'atmosphère idéale pour un festival de cette veine. La programmation exigeante, ensuite : « Tous nos choix sont artistiques, jamais commerciaux, souligne Charles. Durant trois soirs, on créé une histoire. Chaque artiste est la première partie d'un autre, on aime partager nos découvertes ». La ténacité, enfin. Car à plusieurs reprises, le festival aurait pu mourir. Mais ses organisateurs se sont démenés pour repartir, quoi qu'il en coûte.

De ces trois éléments, est finalement née une réputation, à laquelle le PEF doit aujourd'hui son succès. Forte de cette réussite, la bande de copains qui, il y a de cela quelques années, avait surtout envie de tenter un truc, est sur le point d'en tenter d'autres. Une tournée dans toute la France, un festival à Paris, un autre dans le Pilat, une augmentation de la jauge sur les prochaines éditions, et puis, peut-être, d'autres événements stéphanois… « A travers tout ça, on veut aussi défendre des causes, des idées. Il a fallu attendre d'être plus solides pour pouvoir le faire. Aujourd'hui, c'est le cas ». En place.


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