Vin donc prendre un verre !

De la brouillasse à couper au hachoir, un froid gla-glaçant surtout si on a oublié ses gants, mais des loupiotes et des chants de Noël à tous les coins de rue : ambiance parfaite pour aller se faire un petit verre de vin chaud. Allez viens, on t'emmène (au vent).


Pour démarrer ce parcours stéphanois, rendez-vous sur le marché de Noël et son petit côté tradi (voire kitsch), qu’on aime aimer à cette période de l’année. Des Jingle Bells et des Douces Nuits qui sortent des transistors, des gaufres ou des sandwichs raclette, une grande roue, un traineau et du papier brillant… Toute une ambiance qui ne serait pas la même sans un arrêt au stand pour recharger ses batteries. Servi dans des gobelets en carton, le vin chaud ici n’est généralement pas le meilleur du monde, peut même être un brin tiédasse selon que l’on arrive au début ou sur la fin de la marmite… Mais présente tout de même l’avantage de coller parfaitement au cadre. Atout numéro 2 : les échoppes éphémères de la place Jean-Jaurès et de la place de l’Hôtel-de-Ville proposent un choix entre vin chaud blanc, rouge ou rosé. Bon, pour tout vous dire, nous, on n’a jamais trop senti la différence au goût, mais c’est peut-être juste parce qu’on n’a pas de palais.  

Bien bouillant

Une fois sorti du marché de Noël, on passe à l’est de la place Jean-Jaurès, pour la deuxième étape de ce parcours. Arrivé devant le Cabanon qui fait face au Nota Bene, on se souvient. Décembre 2020, sortie de 2e confinement, couvre-feu à 18 heures, bars et restaus fermés, Noël à venir quasi-annulé… Dans la sinistrose covidesque de l’année passée, le vin chaud du Cabanon avait alors sauvé quelques-uns de nos petits moments de convivialité. En version after work sur le pouce, ou apéro d’après-midi le week-end, le lieu était en effet devenu le point de rendez-vous des potes, ambiance debout sur le trottoir à défaut d’une terrasse pour s’asseoir, frissons et distanciation, « ça va toi, pas trop chiant ce confinement ? ». Alors oui, le vin chaud du Cabanon est bien bon. Mais il pourrait avoir un goût qui pique, qu’en souvenir de cet hiver, nous, on continuerait à aller en prendre un verre.

On poursuit 20 mètres plus loin, guidé par l’odeur de cannelle qui s’échappe d’une cocotte toute en hauteur. A la cabane du Méliès, on nous sert le vin chaud bien bouillant et fumant dans un grand godet. Réchauffant pour les doigts et le gosier, sucré mais un peu acidulé, épicé et fruité : validé par le PB. Non validé parce que non goûté, du cidre chaud devrait bientôt être servi au cabanon du Beer Garden… Avec, dans la recette, une petite goutte de Calva, « pour le peps », dixit Guillaume Tardy le patron. De quoi piqûer la curiosité...

Favorite

Changement de quartier ensuite, et direction les Martyrs de Vingré pour notre vin chaud préféré. Au Smoking Dog, la marmite contient 4 litres. Le breuvage est brûlant, agrémenté d’une tranche entière d’orange. Le premier verre en entraîne un autre. On en veut encore, et puis, on voudrait bien la recette aussi. Mais on nous répond que non, que-personne-ne-la-donnera-jamais-même-sous-la-torture, mais qu’en effet, certains racontent qu’un ingrédient mystère fait toute la différence. On a beau avoir cherché, on doit avouer qu’on n’a pas trouvé. En fait, tout ce qu’on peut dire, c’est qu’on est reparti du Chien un peu… réchauffé.

Ce qui va nous conduire tout de go à un petit aparté : on ne saurait que trop conseiller, si d’aventure toi, lecteur, tu avais envie de suivre ce parcours, de le faire en plusieurs fois. Parce qu’en fait, un vin chaud, ça va. Deux vins chauds, ça va. Trois vins chauds, ça dépend des fois, et des cas. Mais quatre vins chauds… C’est trop. *l’abus d’alcool est dangereux pour la santé*

Cela dit, maintenant qu’on est dans le quartier… On peut faire quelques pas de plus jusqu’ au Petit Café de la place Chavanelle, pour découvrir sa recette un poil originale. Là, Christophe commencera par mettre une petite goutte de gnole dans le fond de la grande tasse en verre « parce que l’alcool, en chauffant, ça s’évapore », avant d’ajouter le nectar préparé avec de la vergeoise, sucre non raffiné provenant de la betterave et cultivé dans le nord de la France.  Pas mal pour le goût sucré-amer, qui écœurera peut-être moins vite que les versions plus classiques. Même si tout le monde l’aura compris, au PB, personne n’a absolument rien, contre les versions plus classiques. Aller zou : c'est l'heure d'aller se coucher.


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