Arts majeurs et vaccinés

Depuis sa création en 2006, la p'tite entreprise de François Ceysson et Loïc Bénétière ne connait pas la crise : avec des galeries à Lyon, Paris, Genève, Luxembourg et New York, la nouvelle adresse stéphanoise apparait aujourd'hui comme le véritable fer de lance de la maison. Rencontre avec le co-fondateur Loïc Bénétière et Ivana Garel, responsable du nouvel espace.


Pouvez-vous tirer un premier bilan quelques mois après le lancement du nouveau site ?

Loïc Bénétière : « Nous sommes très satisfaits, les retours sont positifs et la fréquentation très encourageante. Les personnes qui poussent notre porte sont avant tout des gens curieux et ouverts. Ouvrir un espace de plus de 1000 m2 avait pour but de maximiser les conditions de monstration des œuvres. Une exposition comme celle de Bernar Venet n’aurait pas été possible dans notre espace historique rue des Creuses où nous avions aussi un réel problème de stationnement. En termes de volume et d’accès, tout redevient possible ici, les artistes acceptent plus facilement de sortir et de montrer certaines œuvres. Le projet nous a demandé deux ans de réflexions et de recherches, puis deux autres années de travaux. Si la mairie nous a aidé à trouver le site, nous en sommes propriétaires, nous sommes ici chez nous ! »

Ivana Garel : « Nous voyons venir des personnes qui n’avaient pas l’habitude de côtoyer les galeries privées. Le fait de proposer un restaurant et une boutique en plus des expositions a sans doute contribué à élargir notre panel de visiteurs. Sans compter que nous nous implantons dans le nouveau pôle culturel de la ville, aux côtés de la Comédie, du Zénith, de la Cité du design et de l’ESADSE. Notre volet médiation en direction des scolaires a d’ailleurs également pris de l’ampleur. »

Combien de personnes vos galeries font-elles travailler et pour combien d’événements par an ?

LB : « Dans chacune de nos six galeries, nous avons en moyenne une exposition toutes les six semaines, soit jusqu’à quatre vernissages chaque mois, à quoi il faut ajouter cinq à dix foires d’art contemporain par an. Étonnamment, nous avons une équipe assez réduite, avec moins de vingt personnes au total. Chaque lieu a sa propre équipe indépendante, généralement composée d’un responsable de site, d’au moins un régisseur ainsi que d’un ou deux assistants.»

IG : « Entre deux expositions, plusieurs semaines sont nécessaires pour tout démonter, remettre l’intégralité de l’espace au propre et installer la nouvelle exposition. La prochaine installation va être assez longue puisque Florian Pugnaire et David Raffini travaillent autour de la question de processus. Ils seront présents deux semaines sur le site pour réaliser une vidéo autour du montage. Les deux artistes vont à la fois montrer des œuvres préexistantes qui ont marqué leur travail jusqu’ici et dévoiler de nouvelles pièces, créées pour et dans le site. »

Avec combien d’artistes travaillez-vous et comment dénichez-vous de nouveaux talents ?

LB : « Nous sommes très sollicités mais la plupart du temps c’est nous qui allons vers les artistes avec lesquels nous avons envie de travailler. Nous échangeons avec les collectionneurs, les critiques et les jeunes galeries qui tous peuvent nous interpeller au sujet d’artistes émergents. Au-delà des douze figures étroitement liées à notre base historique Supports/Surfaces, nous représentons environ vingt-cinq artistes, auxquels s’ajoute une trentaine de plasticiens avec lesquels nous collaborons régulièrement sans être leur galeriste principal. »

Quelle place la photographie tient-elle dans votre champ artistique ?

IG : « C’est un domaine que l’on est en train de consolider. Nous étions présents pour la première fois à PARIS PHOTO cette année. C’était pour nous l’occasion de défendre des artistes que l’on ne peut pas montrer sur d’autres foires. Ce fut nous un vrai challenge de communication car on ne nous attendait pas sur la photographie. Nous avons présenté au Grand Palais Éphémère le travail de ORLAN, Mounir Fatmi, Tania Mouraud et Aurélie Pétrel. »

Florian Pugnaire & David Raffini, du 21 janvier au 16 avril, galerie Ceysson & Bénétière 10 rue des Aciéries à Saint-Étienne


<< article précédent
En direct de New York