Tout ce qui va suivre est à prendre avec des pincettes


Peut-être, s'agit-il de l'expo dont on ne devrait pas parler. Non parce qu'elle ne mérite pas que l'on en parle. Mais parce que dans ce cas précis, une explication est déjà une interprétation, qui vient forcément corrompre celle que chacun pourrait avoir lui-même de ce qu'il s'apprête à voir.  L'artiste, d'ailleurs, se refuse à tout commentaire sur son travail, afin de laisser le visiteur observer et ressentir le plus librement possible.

Née en Georgie en 1971, Thea Djordjadze intègre l'Academy of Fine Arts de Tbilissi alors que son pays est en pleine guerre civile. Chez elle, l'œuvre n'existe que dans le milieu qui l'abrite, et uniquement grâce au support qui l'accueille. Ainsi son installation au MAMC+, visible jusqu'au 15 mai, a-t-elle été vécue comme une « aventure » par le personnel du musée : « En arrivant, l'artiste n'avait pas de plan. Tout s'est fait sur place en une semaine. Thea Djordjadze a suivi son intuition pour que les œuvres existent dans le bâtiment », explique la directrice Aurélie Voltz. Tout au long des 5 salles qui lui sont confiées et qu'elle occupe sur la longueur, la largeur et la hauteur, la sculpteuse-performeuse fait ainsi dialoguer les objets mis en scène et parfois détournés, les matières et matériaux, les lumières et l'architecture white cube du lieu.

Se souvenir et témoigner, Thea Djordjadze, jusqu'au 15 mai au Musée d'art moderne et contemporain


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Un « crac » dramaturgique