Prêt pour une partie de cache-cache ?


Veuve après seulement un mois de vie commune avec son cher et tendre, l'inconsolable Marquise s'enferme dans une sombre solitude, que seul son voisin le Chevalier, ami de feu son époux et lui aussi épleuré du départ précipité de sa bien-aimée pour le couvent, vient rompre de ses régulières visites. Se soulager par la parole, trouver du réconfort auprès d'un ou d'une ami(e)… A moins, qu'entre ces deux-là, il y ait en fait une grosse anguille sous roche… Et pourtant, ils l'affirment : non, ils n'aimeront plus jamais ! Mais lorsque les domestiques s'en mêlent, la jalousie et l'inquiétude s'invitent au cœur de leurs liens naissants, qui changent alors de nature.

De faux en usages de faux, se joue ici une partition millimétrée, portée par six comédiens dont chacun s'applique à donner à son personnage une juste épaisseur. Tel un orfèvre, Alain Françon sublime ainsi la finesse et la précision des mots de Marivaux. Le texte, rien que le texte, toujours le texte, ou comment rythmer l'intrigue d'une foule de sentiments que l'on ne peut pas toujours contenir. Car la pudeur, la peur et les conventions ne sauraient tout cacher : un beau jour, il faut bien avouer que l'on s'est trouvé... et s'autoriser à aimer.  

La Seconde surprise de l'amour, de Marivaux, mis en scène par Alain Françon, du 13 au 16 avril à La Comédie de Saint-Etienne


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Un Othello des temps modernes