Françoise Vergier, charbon ardent


Largement inspirée par le spectacle de la nature, l'œuvre de la sculptrice, peintre et dessinatrice Françoise Vergier a fait l'objet de nombreuses expositions personnelles (notamment au Centre Pompidou ou au Carré d'art de Nîmes qui lui consacrait une rétrospective en 2004) et collectives (plus récemment au Musée du quai Branly pour l'exposition Ex-Africa). L'artiste se nourrit de mythes archaïques comme des faits d'actualité, qu'elle questionne dans une démarche sensiblement autobiographique.

Dans le cadre de la Biennale Internationale Design, L'Assaut de la menuiserie présente avec La Déesse d'en bas, une série de nouvelles pièces pour lesquelles la plasticienne s'est laissée inspirer par le territoire stéphanois. Avec le bassin houiller de la Loire comme décor et prétexte, Françoise Vergier évoque l'histoire de l'extraction du charbon et à travers elle, celles des mineurs, Français de souche ou venus d'Afrique du Nord, d'Autriche, de Pologne. Des histoires de vies marquées par l'âpreté d'un quotidien en prise avec les forces archaïques et contradictoires des entrailles de la Terre. Des existences souvent traversées par des luttes sociales aux dimensions tant politiques que guerrières.

L'artiste explique : « Depuis toujours, il y a des personnes qui ne cèderont pas. C'est ainsi que je peux croire à une humanité, sauvegardée de sa soumission au déclic de l'éveil. Aujourd'hui plus encore qu'hier le prix du non coûte cher à toute singularité ouverte sur l'ailleurs. » A l'aube de son soixante-dixième printemps, Françoise Vergier demeure une figure féminine atypique et engagée de l'art contemporain français.
 

Françoise Vergier, La Déesse d'en bas, jusqu'au 2 juillet à L'Assaut de la menuiserie à Saint-Étienne


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