Réchauffement climatique, pollution de l'air, de l'eau, des sols, épuisement des ressources… Pour ne pas souffler sur les flammes de notre maison qui brûle, le festival couramiaud regarde bien droit devant lui, et soigne son empreinte écologique.
« S'inscrire dans une démarche de développement durable est une volonté de La Rue des Artistes depuis sa création il y a 25 ans ». Pour Cynthia Fort, attachée de production de l'événement, le festival n'a pas attendu que l'ère du temps s'empare enfin de la question écologique pour s'en soucier : décor en matériaux de récupération, tri sélectif des déchets dès 1998, travail en circuits- courts pour l'alimentation du public et le catering… D'année en année, La Rue des Artistes essaie de faire un peu plus, pour ne pas abîmer davantage.
Forts de leur ancrage local, de la multiplication de leurs partenariats et de leur pensée systémique, les organisateurs fédèrent ainsi autour d'eux des énergies promptes à la collaboration. Dernier exemple en date : l'installation sur le site du festival de cendriers-sondages réfléchis en termes écologiques et participatifs.
Conceptualisé par l'un des bénévoles de l'événement, ces cendriers, qui remplaceront les traditionnelles boites de conserves utilisées jusqu'ici sur le site pour éviter que les fumeurs ne jettent leurs mégots à terre, ont en effet été fabriqués par les élèves de la filière chaudronnerie du lycée Claude Lebois.
« L'idée du cendrier-sondage, c'est d'avoir un réceptacle en deux parties, sur lequel on inscrit une question à laquelle les spectateurs peuvent répondre en jetant leur mégot. Le but étant de faire quelque chose de ludique afin d'inciter les gens à ne pas jeter par terre, mais dans le cendrier, explique Cynthia. Nous aurions pu en commander, mais nous avons préféré inscrire ce projet-là dans une démarche plus globale, en faisant participer des jeunes. De cette manière, lorsqu'on intervient au lycée devant les élèves, on peut aussi leur parler de bénévolat, d'engagement… La fabrication des cendriers devient ainsi un vecteur de valeurs et de culture au sens larges des termes ».
Et, outre cette fabrication inspirante, le destin des mégots collectés s'ancre également dans une vertueuse démarche de développement durable. Transportés jusqu'à l'entreprise Lemon Tri à Saint-Priest-en-Jarez, ils seront transformés en plusieurs étapes, pour in fine, devenir du mobilier urbain.
« Cela a d'autant plus de sens pour nous que l'entreprise est à côté de Saint-Etienne, poursuit l'attachée de production. Le camion ne fera donc pas le tour de France avant d'arriver au centre de traitement. »
A noter qu'en plus de cette collecte vertueuse de mégots qui ne viendront plus polluer les sols, le festival proposera également une bière – La P'tite Miaousse - conçue spécialement pour lui par La Brasserie de la Loire, un stand végétarien, et des plats à base de produits de saison non industriels. Pour un moment festif et respectueux de la nature et de notre futur.
Festival La Rue des Artistes, vendredi 17, samedi 18 et dimanche 19 juin au parc Nelson Mandela à Saint-Chamond