Depuis son ouverture le 25 avril, le skatepark couvert de la Cité du Design ne désemplit plus. Tandis que le lieu fermera ses portes le 10 juillet malgré l'engouement général qu'il suscite, se pose aujourd'hui la question de l'« après ».
« C'est une merveille ! ». Voilà ce que l'on peut entendre aux abords de la mini-rampe du skatepark de la Cité du Design. Franck et Ludo, riders habitués des lieux, ne se lassent pas du premier park couvert de la ville : « Une rampe avec un spine c'est très rare et la partie street est complètement modulable. Le lieu est fait pour n'importe quel niveau, débutant comme confirmé. Il n'est ni ennuyeux, ni agressif ».
L'infrastructure répond également au désir grandissant de voir un skatepark couvert ouvrir ses portes à Saint-Étienne. « À Sainté, la saison de skate est contrainte cinq mois dans l'année par la météo. Cela fait vingt ans que nous réclamons un skatepark couvert nous protégeant de la pluie et du vent. Nous l'avions enfin, dommage que le projet s'arrête » explique Vincent Mermet, fondateur de l'association School Yard Riders en charge du park de la Cité.
Créé pour la durée de la Biennale Design, le skatepark fermera ses portes le 10 juillet. Une situation que déplore Vincent « À chaque fois que l'on rencontre du monde, tous sont emballés par le projet car c'est quelque chose de nouveau ici. On voudrait que la ville prolonge l'expérience, qu'elle considère le temps et les efforts consentis. Qu'elle reconnaisse le skate et le travail des assos ».
Avec son entrée aux JO de Tokyo en 2020, la discipline est aujourd'hui en pleine expansion, comptant toujours plus de riders. Témoin de cet essor et du succès du park, l'adjoint à la culture, Marc Chassaubéné, adjoint au maire de Saint-Etienne en charge des affaires culturelles envisage désormais de déplacer l'expérience de la Cité vers un autre lieu : « Sur le bâtiment actuel on ne peut pas maintenir le site car des travaux commenceront dès la fin de la biennale dans le cadre du projet Cité 2025. On va essayer de pallier à l'urgence. De trouver une solution pour ne pas déclencher de la frustration chez les pratiquants. L'idée d'un skatepark n'est pas nouvelle ».
Par le passé, les acteurs de la discipline et les élus ont en effet travaillé sur des projets de skateparks couverts, mais tous ont échoué. Claire Barbier-Essertel, présidente de l'association School Yard Riders et présidente adjointe de la Commission Nationale de skateboard a développé l'un d'eux : « Avec Paris 2024, on a pensé un park calqué sur les normes professionnelles, pouvant accueillir des entraînements de délégations ainsi que les championnats de France. C'était l'occasion pour la ville de briller un peu plus à l'international ». Un projet jugé trop ambitieux pour la ville et en décalage avec la réalité : « Cela aurait demandé un budget trop important pour une pratique qui concerne une petite part de la population, même si les usagers sont nombreux. Il faut mettre en rapport les investissements et les usages » indique Marc Chassaubéné. Selon l'élu, le projet aurait en effet pu coûter jusqu'à trois millions d'euros.
Si jusqu'ici, élus et associations n'ont pas encore trouvé de solution qui convienne à tous, ils sont toutefois d'accord sur un point : le skatepark de la Cité est une réussite. « On a montré que c'était possible. Nous voulons ouvrir le futur park au plus grand nombre. Faire des partenariats avec des écoles. Créer des évènements, des soirées et des contests pour que ce soit un lieu de vie comme il l'a été pendant ces trois mois » souligne Claire Barbier-Essertel.
De son côté, la Municipalité voit également le projet comme une aubaine dans le cadre de Cité 2025 : « C'est important pour nous qui visons à faire de la Cité du Design et du quartier un lieu de vie. C'est un très bon signal. On envisage de le faire perdurer dans le quartier de la manufacture ».
Acteurs locaux et élus se rencontreront fin juin sur le sujet pour discuter ensemble de la suite des événements. Affaire à suivre…