Cette année encore, le cinéma sort des salles obscures pour investir nos rues, nos places et nos parcs. Profitant de la fraîcheur des nuits d'été, les villes et les associations proposent de nombreuses séances gratuites en plein-air. Lever de rideau sur cinq d'entre elles.
Depuis toujours, le 7e art s'emploie à se célébrer lui-même. Néanmoins, ce nombrilisme a produit certains des plus beaux films de son histoire. Cinéma Paradiso de Giuseppe Tornatore en fait sans conteste partie. Programmé le 8 juillet à l'amicale laïque de Villebœuf à Saint-Étienne, il raconte les souvenirs d'enfance du cinéaste Salvatore dans l'Italie pittoresque des années quarante. Philippe Noiret et Jacques Perrin sont à l'affiche de ce film « déclaration » au cinéma, sacré Grand Prix du jury à Cannes en 1989. Cerise sur le gâteau, le long-métrage est porté par une musique vibrante signée Ennio Morricone, lui-même récompensé par un BAFTA de la meilleure bande originale.
La comédie d'animation Chicken Run de Nick Park et Peter Lord (Wallace et Gromit) sera projetée le 11 juillet sur la place Mozart dans le quartier de Montreynaud. L'occasion parfaite pour redécouvrir ce classique. Le film raconte les tentatives d'une bande de poules qui, menées par la téméraire Ginger et par le vantard Rocky, vont tout faire pour échapper à une mort certaine. Drôle, haletant, parfois touchant mais surtout terriblement déjantée, cette aventure en pâte à modeler est un exemple parfait d'efficacité. Un film d'animation à voir si ce n'est pas déjà fait.
Moment incontournable des projections en plein-air, une séance familiale se déroulera au parc du château de Monistrol-sur-Loire le 21 juillet. Nommé Mystère, le film met en scène la rencontre d'un étrange chien avec la mutique Victoria, huit ans, qui vient de perdre sa mère. Inspiré d'une histoire vraie, le long métrage traite intelligemment du lien que l'homme entretient avec la nature et offre de magnifiques paysages du Cantal. Le film idéal pour passer un doux moment en famille.
S'il peut être par moment léger et détaché, le cinéma reste néanmoins un outil important pour délivrer un message engagé à travers des histoires fortes. ZEF, une vie de combat ne déroge pas à la règle. Le documentaire décrit la gloire, la chute puis la rédemption de la star du full-contact Youcef Zenaf, dit Zef, icône de sa génération, plongé dans le coma après un violent KO. Le cinéaste ripagérien Rayhane Chikhoune raconte à travers ce portrait maîtrisé et ambitieux la force et la volonté de vivre de ce champion. Véritable leçon de vie, le film sera projeté le 19 juillet au parc Jean Ferrat de Saint-Étienne.
Le 7e art possède de nombreux atouts dont celui de créer une fenêtre sur certaines réalités peu connues des spectateurs. C'est dans ce créneau là que s'inscrit Les Hirondelles de Kaboul, premier film d'animation de Zabou Breitman et coréalisé par la dessinatrice Éléa Gobbé-Mévellec (Le chat du Rabbin). L'intrigue se déroule en 1998, dans un Kaboul en ruine dominé par les Talibans. À travers les destins croisés de deux couples, l'œuvre interroge la notion d'humanité dans un environnement dominé par la barbarie. La beauté des aquarelles vient s'opposer aux ravages du fanatisme politique et religieux rendant un sublime hommage à toutes les combattantes et combattants de l'obscurantisme.
Début des projections à 22h pour les séances de Saint-Étienne, 21h30 pour celle de Monistrol-sur-Loire. + de séances stéphanoises sur le site de la Ville de Saint-Etienne