Repris en 2020, L'Esprit Sauvage à Aurec-sur-Loire propose plusieurs formules pour les amateurs de viande, poisson ou escargots et un menu plus gastronomique, le soir et week-end.
Entre la Haute-Loire et nous, il n'y a finalement que quelques petites dizaines de kilomètres. Et on ne compte plus les fois où l'on a pris nos habits de “prend l'air” pour traverser la frontière administrative. Avec l'été, on s'est dit qu'on pouvait allègrement trouver où boulotter en suivant le fleuve à contre-courant.
Depuis quelque temps, on nous murmurait qu'il fallait s'attabler à L'Esprit Sauvage, adresse reprise en septembre 2020 à Aurec-sur-Loire, juste après le bourg et le pont (en venant de Saint-Etienne), en nous conseillant fortement d'appeler pour réserver. Et pas en dernière minute comme à notre habitude, l'établissement étant souvent complet. A la troisième tentative, nous avons réussi à avoir une table.
Contrairement à nos habitudes, on y est allé les yeux fermés, sans même un coup d'œil au menu sur la page Facebook. La formule du Bon Vivant (17, 50 euros) nous a paru totalement adaptée pour le moment : une amie de longue date avec qui la partager en ce vendredi soir de début d'été, avec l'aire de loisirs toute proche.
Après une mise en bouche associant la douceur du jambon de Parme au sucré du melon, arrivent les râpées saupoudrées de persil. Deux belles parts qui laissent entrevoir les effilochées de pommes de terre, grillées juste comme il faut, presque frites en restant tendres. Bien dorées, elles ne baignent pas dans une ouate huilée qui souvent écœure même les amateurs de gras. Non : là, on peut allégrement tremper sa galette dans un sarasson que de fines herbes ont délicieusement embaumé.
La serveuse nous conseille un Saint-Nicolas-de-Bourgueil. Une belle robe rouge, cuvée en Indre-et-Loire, comme un clin d'oeil au fleuve qui coule non loin de la terrasse où nous dînons. Sur nos palais, le vin semble lier deux produits iconiques de ses méandres, le fruit de ce mythique vignoble en aval, dans la Vallée éponyme, à celui d'une spécialité gaga reconnue ici, en amont.
Façon planche, la charcuterie est joliment disposée sur des feuilles de salade avec cornichons et beurre. De quoi s'encanailler avec du pâté, des tranches de rosette et jambon cru, classiques mais efficaces.
La formule comprend aussi un fromage ou un dessert. Les Faisselles du Montillon, une ferme de Beauzac, nous font de l'oeil pour terminer en légèreté. Nature, crème ou coulis ? Coulis évidemment, surmonté d'une vraie framboise.
Le menu est à la hauteur de nos attentes : sans chichi, réconfortant et régressif, qui nous rappelle les nombreuses haltes de petites auberges du 43, les dimanches où l'on allait chercher le grand air.
Tous les midis + vendredi et samedi soir (fermé le jeudi) 2 Rue de la Rivière à Aurec-sur-Loire