Pour son premier concert de la saison 2022/2023, l'Opéra de Saint-Étienne nous propose des œuvres liturgiques de très grands compositeurs. Deux siècles les séparent et pourtant… croiser les regards du Requiem de Mozart et des Chichester Psalms de Bernstein permet de révéler leur dimension humaniste et politique.
Le premier mouvement des Chichester Psalms sonne comme un appel au réveil des peuples à se réunir dans la paix. Une énergie naît de ses rythmes puissants et de son foisonnement vocal. Viendra ensuite un chant sublime (voix soprano d'enfant) qui élève l'âme et interroge sur l'état du monde : « pourquoi ce tumulte parmi les nations ? » (verset 1-4), ou critique évidente de ces rois et princes qui cherchent constamment les querelles et les divisions.
Le mystère qui entoure le Requiem de Mozart en fait une œuvre envoûtante : sa commande anonyme, sa création douloureuse et son inachèvement lui confèrent un parfum céleste. Cette messe des morts dont la composition hantât Mozart jusqu'à son dernier soupir n'est pas une musique de déploration mais plutôt une œuvre de consolation. Mozart apporte une grandeur humaine à ce moment funeste. Les huit premières mesures du « lacrimosa » sont ses dernières notes couchées sur le papier et sonnent comme une berceuse de la mort.
Sa composition fut achevée par deux de ses élèves...un travail collectif qui souligne l'importance de la transmission dans la vie du compositeur.
Un concert qui éveille !
Le Requiem de Mozart, jeudi 29 septembre à 20h à l'Opéra de Saint-Etienne