Adieu mochetés


Elles sont là, assises côte à côte alors qu'elles ne s'aiment pas. Elles se parlent, non pour créer une affinité quelconque, mais simplement parce qu'il faut bien : elles attendent, mais autour d'elles, il n'y a personne… Et plus personne, ne viendra les voir. Alors oui, même si vraisemblablement tout les oppose, elles parlent. Se chamaillent, un peu comme deux peaux-de-vache face au grand vide. Visages ridés, mains tachetées, corps éprouvés et peut-être malades… Signes d'un temps qui passe et que l'on accepte parce que c'est ainsi que la vie est censée être.

Du moins, c'est ce qu'elles croient. Sauf qu'à présent qu'elles parlent – et finalement se confient -, elles s'en rendent compte : y-a-t-il encore dans notre monde une place pour les rides, les tâches, les épreuves ou même la maladie ? Ou bien le botox, les drones, les brigades sanitaires, le propre et le net ont-ils fait de l'aseptisé le meilleur des mondes ? Guidée par la plume nerveuse de Pierre Notte, la compagnie Bosse propose de nous projeter dans un moment où l'on pourrait en venir à regretter les blattes et les moucherons, le laid, le crasse et la vie.

La Nostalgie des Blattes, de Pierre Notte, par la Compagnie Bosse, jeudi 13 et vendredi 14 octobre au Chok Théâtre


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Coup de foudre